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Présidence de l'UMP : Bruno Le Maire, le candidat du terrain

PORTRAIT - Le député de l'Eure récolte les fruits d'un travail de fond mené depuis deux ans auprès des militants. Sa campagne lui a permis de se faire connaître des Français et des médias.

Bruno Le Maire
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Romain Renner
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Bruno Le Maire est-il le grand vainqueur de la bataille pour la présidence de l'UMP ? Considéré par ses rivaux comme "le chouchou des médias" - une expression largement répandue chez les soutiens de Nicolas Sarkozy et Hervé Mariton -, le député de l'Eure a réalisé une campagne qui lui a permis de se faire connaître par l'ensemble des Français.

Selon un baromètre publié par L'Express, ils sont 45% à considérer que Bruno Le Maire a mené la meilleure campagne des candidats à la présidence de l'UMP, devant Nicolas Sarkozy (40%). Moins bien noté par les militants (31%), le député réussit tout de même le tour de force de faire entendre sa voix malgré l'entrée de l'ancien chef de l'État dans l'arène. De l'avis général, Bruno Le Maire a "pris de l'épaisseur". Mieux, il rivalise voire dépasse certains quadragénaires de l'UMP, considérés comme l'avenir du parti.

Cultiver le terrain

Soutenu par 57 parlementaires, l'ancien ministre a dû faire preuve de patience pour prendre un tel poids au sein de sa formation. Candidat en 2012, il n'avait pas obtenu les soutiens nécessaires pour se mesurer à Jean-François Copé et François Fillon, victime d'une procédure qu'il juge "pas très honnête". Le point de départ de son évolution. "On a créé un parti politique à partir de rien", se réjouit Jérôme Grand d'Esnon, l'un de ses soutiens cité par Mediapart.

Fort d'un solide carnet d'adresses glané au cours de ses années passées auprès de Dominique de Villepin, Bruno Le Maire a passé deux ans à se rapprocher des militants. Car s'il imite très bien Jacques Chirac, c'est de la science du terrain de l'ancien président que le député s'inspire. À ses 95 déplacements de campagne effectués entre juin et novembre, on peut ajouter une centaine d'autres, réalisés entre 2012 et 2014.

Le respect de Nicolas Sarkozy

Bruno Le Maire n'est évidemment pas le favori du scrutin du 29 novembre prochain mais sa résistance à la campagne de Nicolas Sarkozy lui permet de s'offrir le luxe de repousser les avances de ce dernier. "Je n'accepterai aucune responsabilité, aucun poste qui me mettrait dans une cage et qui m'empêcherait de m'exprimer", balaie-t-il face aux rumeurs l'annonçant dans la direction du parti en cas de victoire de l'ancien président, même s'il se dit prêt à "travailler en bonne intelligence" s'il venait à perdre.

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Ministre de l'Agriculture sous Nicolas Sarkozy, il prend toujours soin de ne pas l'attaquer frontalement. "Il n’a jamais dévié de ses convictions européennes (...) J'ai été, avec plaisir (...), son ministre", affirme-t-il par exemple à L'Opinion, lui reconnaissant également une bonne gestion de la crise économique et financière. Les critiques sont pourtant réelles : "On a souvent renoncé sur le plan économique (...) et on a abandonné la TVA sociale en quelques heures".

Conserver l'UMP

Sa principale crainte : voir son rival s'engager dans une refonte du parti qu'il juge inutile : "Samedi soir, il peut ne plus y avoir d'UMP. Si Nicolas Sarkozy est élu, il n'y aura plus d'UMP. C'est grave de changer de nom ! Ça veut dire que l'on va passer des mois à réfléchir pour trouver un nouveau nom, une nouvelle ligne politique, fusionner avec le centre (...) On n'a pas une minute à perdre à écrire de nouveaux statuts".

Si Nicolas Sarkozy est élu, il n'y aura plus d'UMP

Bruno Le Maire

Des attaques auxquelles Nicolas Sarkozy ne prend pas le temps de répondre, préférant, selon certaines indiscrétions, ironiser sur la personnalité de son ancien collaborateur. Outre le qualificatif de "Bac+18" dont il l'affuble, le favori pour la présidence du parti le traiterait également de "connard", selon Le Canard enchaîné.

Une campagne de droite

Sur le terrain des idées, Bruno Le Maire développe un argumentaire de droite basé sur quelques unes des principales revendications de la droite : abrogation des 35 heures, suppression des régimes spéciaux de retraite, réforme de l'Éducation nationale, etc. Et de cultiver une grande différence avec ses concurrents : la conservation de la loi Taubira.

Nous ne reviendrons pas, nous, la droite républicaine, sur le mariage homosexuel

Bruno Le Maire

Une position qu'il a tenue face au mouvement "Sens commun", fermement opposé au mariage homosexuel. "Nous ne reviendrons pas, nous, la droite républicaine, sur le mariage homosexuel (…) J'ai le courage de venir vous dire en face quelle est ma conviction et de ne pas me cacher derrière une élection pour ne pas dire quelle est ma vérité (…), assure-t-il sous les huées de la foule. Méfiez-vous de toutes ces belles promesses que l'on vous fait et qui ne seront pas tenues (…) Le combat que je veux mener est contre le droit à l'enfant et pour le respect des intérêts de l'enfant dans la famille française (…) Je propose une réécriture de la loi Taubira".

Vers la présidentielle ?

Considérant ce jeudi 27 novembre sur RTL que "le FN est la première menace pour l'UMP", Bruno Le Maire fait également de la lutte contre la montée du parti de Marine Le Pen l'une de ses priorités. "Elle sera très probablement au second tour de la présidentielle de 2017affirmait-il déjà sur le plateau d'On n'est pas couché, en septembre dernier. Une victoire du FN voudrait dire l'appauvrissement des Français, la relégation du pays, des dépenses sociales qu'on ne saura pas financer et des tensions entre les Français".

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Bruno Le Maire : "Samedi soir, il peut ne plus y avoir d'UMP si Nicolas Sarkozy est élu"
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Pas question cependant de se projeter personnellement vers la prochaine course à l'Élysée. Pas tout de suite, du moins. "J'ai une ambition nationale, répond-il lorsque le sujet du scrutin de 2017 est abordé. Une ambition nationale, c'est porter un projet pour les Français le moment venu. Ce n'est pas forcément une candidature à la présidence de la République". Mais à 45 ans, Bruno Le Maire a encore le temps de préparer l'avenir.

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