Placé sur écoute, Claude Guéant affirmait qu'il n'allait "pas balancer"

Depuis avril 2013, des juges enquêtent sur deux dossiers. Celui des primes en liquide touchées Place Beauvau et celui des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. C'est dans le cadre de cette enquête que Claude Guéant a été mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée" et "faux et usage de faux" par des juges s'interrogeant sur la vente de ses tableaux flamands à un avocat malaisien. 

Il a intérêt à se méfier parce que le jour où tu vas décider de balancer... tu vas voir

Marie-Sophie Charki, fille de Claude Guéant

Placé sur écoute, l'ex-ministre affirme à plusieurs reprises son intention de ne "pas balancer" lors de conversations téléphoniques avec des proches en 2013. Le 13 juin, sa fille, Marie-Sophie Charki, s'énerve même contre Nicolas Sarkozy. "Il a intérêt à se méfier parce que le jour où tu vas décider de balancer... tu vas voir", dénonce-t-elle selon une information du Monde. La réponse de Claude Guéant ? "Oh bah... je vais pas balancer".

Des déclarations renvoyant aux "rumeurs"

Lors de sa garde à vue en mars, Claude Guéant a été interrogé sur ces propos. "Cette réflexion traduit surtout son énervement à ce moment-là, cela ne veut rien dire de plus", a-t-il dit aux enquêteurs en référence à sa fille, selon une source proche du dossier. "En tout état de cause, je ne lui ai jamais communiqué d'informations négatives concernant Nicolas Sarkozy", ajoute l'ex-secrétaire national de l'Élysée.

Je sais quelques petits trucs quand même (...) On n'est pas ministre de l'Intérieur en vain

Claude Guéant

Dans une autre conversation téléphonique le 11 juin 2013, Claude Guéant rappelle à sa fille qu'il a potentiellement des dossiers sur les uns et les autres. "Parce que je sais quelques petits trucs quand même (...) On n'est pas ministre de l'Intérieur en vain", lui dit-il. Et si ça fille lui suggère une nouvelle fois de les "balancer", Claude Guéant est toujours resté fidèle. "Je dirai peut-être des trucs de façon générale, mais pas... Ben je vais pas débiner Dupond, Durand, etc." 

À lire aussi

justice

Les infos de 18h - Soupçons de financement libyen : le procès s'ouvre avec quatre hommes d'État sur le banc des accusés

Interrogé en garde à vue sur ces propos, Claude Guéant a expliqué aux enquêteurs que ses déclarations renvoyaient aux "rumeurs" dont il avait pu avoir connaissance dans le cadre de ses fonctions.