Dernier rebondissement dans le dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Les juges de la cour administrative d'appel de Nantes ont, contrairement aux préconisations du rapporteur public, validé lundi 14 novembre les arrêtés autorisant les travaux. Alors cette fois, il va se faire cet aéroport ? Impossible à dire. Parce qu'on a appris depuis des années que l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ce n'est plus un dossier aéroportuaire, ni même un dossier juridique : c'est un dossier 100% politique.
Cet aéroport vient de recevoir un feu vert de la justice nantaise. Mais ce n'est pas le premier feu vert, puisqu'il y a eu un référendum en juin dernier. Et avant ce référendum il y avait eu d'autres feux verts, puisque le projet avait été déclaré d'utilité publique, et tous les recours avaient été rejetés. Pourtant, le feu reste au rouge.
Manuel Valls s'est empressé de déclarer que le jugement du tribunal administratif de Nantes "confortait le gouvernement dans sa détermination". Pour le Premier ministre, c'est le droit d'abord. Mais vous vous souvenez : pour Ségolène Royal, le droit pouvait "se tromper". La ministre de l'Environnement considère que le gouvernement a fait fausse route sur ce projet. Pour elle, il aurait mieux valu doubler le nombre de TGV. Sans compter qu'elle trouve le dossier risqué en terme de sécurité, de violence.
Entre les deux, il y a François Hollande qui, coïncidence, s'envole pour le Maroc pour participer à la COP22, la nouvelle conférence climat, avec un nouvel aéroport à construire. Ce qui va alourdir quelque peu son bilan carbone. Dans ce dossier, le Président aura fait la danse du ventre, en promettant aux écolos un référendum finalement remporté par les partisans de l'aéroport, tout en confiant à des journalistes qu'il n'était pas "pour" ce projet.
Ce qui est sûr c'est qu'à l'approche de la campagne présidentielle, François Hollande va devoir trancher entre son Premier ministre Manuel Valls, sa ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, les écolos qu'il ne veut pas se mettre à dos, son ami Jean-Marc Ayrault, ardant défenseur de l'aéroport, son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, déjà bien occupé avec le risque terroriste et qui s'épargnerait bien des dérapages et des violences sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Cela en fait des obstacles.
Tout ça parce que ce projet n'est devenu qu'une affaire politique, qui a échappé aux règles de droit, d'urbanisme, de politique publique. Un projet qui est devenu une affaire de deal, de compromis avec les écolos. Une affaire dans laquelle on a oublié de se demander à quel moment l'autorité de l'État devait être respectée.
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