1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. Mayotte : "Les habitants ont toutes les raisons d'être en colère", estime Alain Duhamel
2 min de lecture

Mayotte : "Les habitants ont toutes les raisons d'être en colère", estime Alain Duhamel

Alain Duhamel analyse la situation "invivable" dans le 101e département français, en proie à une insécurité permanente et à une immigration non contrôlée.

Des habitants et des élus de Mayotte manifestent le 7 mars 2018
Crédit : Ornella LAMBERTI / AFP
Alain Duhamel
Je m'abonne à la newsletter « Politique »

À Mayotte, les habitants ont toutes les raisons d'être en colère. Ils le sont d’abord parce qu'il y a une situation d'insécurité devenue proprement invivable. Cela signifie qu'il y a en permanence des dizaines de barrages pour rançonner les passants ou les automobilistes qui s'y risquent. Il y a en permanence des batailles entre des groupes d'adolescents, qu'on appelle les "chats sauvages", venus souvent des Comores, mais pas seulement, et qui se battent à l'arme blanche ou avec des machettes. C'est la première raison.

La deuxième raison de leur colère est évidemment l'immigration. La raison de base est simple : à Mayotte, on vit quatre fois moins bien que dans la métropole. Mais quatre fois mieux que les îles des Comores qui l'entourent. Moyennant quoi, il y a en permanence des Comoriens qui viennent, et notamment des femmes enceintes qui viennent pour pouvoir accoucher sur place, et que leurs enfants aient par la suite la nationalité française.

C'est un système qui, à terme, est invivable. Par ailleurs, il y a la situation sociale du département, qui est catastrophique. 25% de taux de chômage, 40% chez les jeunes et les 3/4 de la population qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté : c'est invivable.

Annick Girardin "arrive tard"

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, rencontrait ce mardi 13 mars les syndicats et le collectif des citoyens de Mayotte. Elle est très sympathique, c'est une femme de terrain. Mais elle arrive très tard et ne peut pas, dans l'immédiat, offrir grand chose. Il y aura comme toujours dans cette situation, des renforts de gendarmerie, de police, de personnes spécialisées.

En réalité, la seule chose qui pourrait changer les choses, c'est ce qui est à l'étude, mais qui malheureusement est probablement illégal, qui serait un statut d'extra-territorialité pour la maternité qui est la première maternité de France. L'ennui, c'est que juridiquement, ça ne tient pas.

Si on parle d'extra-territorialité, c'est évidemment le droit du sol qu'on remet en cause. Depuis que Mayotte est un département, il y a des dirigeants de droite et du Front national qui demandent qu'on renonce au droit du sol pour Mayotte. Ce qui est évidemment contraire à toute la tradition française et à l'un des principaux principes républicains. Simplement, la situation est ce qu'elle est.

D'une certaine façon, vous vous rappelez la grande formule de Michel Rocard : "La France ne peut pas abriter toute la misère du monde". Et bien, Mayotte ne peut pas abriter toute la misère des Comores.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte