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Marylise Lebranchu le 18 février 2014 à l'Assemblée nationale (illustration).
Crédit : ERIC FEFERBERG / AFP
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C'est un nouveau coup dur qu'enregistre le gouvernement ce mardi 1er mars. Après les passages mouvementés de François Hollande et Manuel Valls au Salon de l'agriculture et la contestation de ces derniers jours face au projet de réforme du marché du travail, une ancienne ministre se livre avec amertume dans un entretien à Mediapart. Marylise Lebranchu, congédiée lors du dernier remaniement, ne mâche pas ses mots sur ses regrets et critiques à l'égard de la ligne de l'exécutif.
Sur l'avant-projet El Khomri, l'ancienne ministre de la Fonction publique déplore que ce texte "aille trop loin, trop c'est trop", indique-t-elle. Elle s'offusque également des atermoiements autour du recours au 49.3, évoqué "avant même que le texte soit présenté en Cnseil des ministres", précise la députée du Finistère qui analyse cet épisode comme "une erreur grave".
"Il est très difficile de raisonner de manière désincarnée quand on gagne plus de 5.000 euros."
Marylise Lebranchu
Sur le fond, Marylise Lebranchu estime qu'il y a de nombreuses choses à revoir dans cette réforme. Il faut "retravailler avec les syndicats et les parlementaires" sur le plafonnement des indemnités aux prud’hommes et l'encadrement des accords d'entreprises, détaille l'ancienne ministre qui évoque aussi une confusion entre la qualité de vie au travail et le nombre d'employés.
Marylise Lebranchu va plus loin dans la critique en pointant une certaine déconnexion des élus face à la réalité. "Il est très difficile de raisonner de manière désincarnée quand on gagne plus de 5.000 euros. C'est le cas des députés, des ministres, des fonctionnaires, des dirigeants du Medef", ajoute-t-elle.
L'ancienne ministre ne se contente pas de commenter la politique du gouvernement sur la loi Travail, elle regrette aussi une perte de repères face aux engagements de début de quinquennat. Un recul conséquent à l'arrivée de Manuel Valls au poste de Premier ministre. "L'équilibre devait se faire entre Manuel et François Hollande, et le discours du Bourget. (...) Aujourd'hui, il ne se fait plus", analyse-t-elle en évoquant un manque de "ligne politique claire". "Le président ne présente jamais sa politique comme un tout", assène Marylise Lebranchu qui parle de "baguettes magiques : le Code du travail rénové, les cars Macron".
Le ministre de l'Économie n'échappe d'ailleurs pas non plus aux critiques de son ex-collègue lorsqu'elle s'attaque à la recherche de l'omniprésence médiatique. "J'en ai assez d'entendre parler, depuis des années, de faire tomber les tabous. (...) C'est le signe de l'influence de la notoriété médiatique : pour avoir sa première couv' d'un hebdomadaire, il faut dire que les 35 heures c'est mal comme l'a fait Emmanuel Macron", proteste la députée.
Face à ces regrets à répétition, Marylise Lebranchu dévoile aussi qu'elle a hésité à suivre Christiane Taubira lors de son départ. Elle était aussi opposée à la déchéance de nationalité, mais a eu peur de fragiliser la majorité. "Je me disais qu'en tant que responsable politique, je ne pouvais ajouter un petit élément à un petit élément de crise", explique-t-elle. Si l'ancienne ministre reconnaît que la déchéance était une idée politiquement "intelligente", elle invite le président à ne pas s'acharner sur ce sujet et l'incite à stopper "la réforme constitutionnelle après le Sénat" si la majorité des 3/5e n'y est pas réunie.
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