Lundi 29 février, le gouvernement a décidé de reporter la loi El Khomri sur le code du travail. Officiellement c'est un report de 15 jours pour discuter, pour négocier, pour trouver des compromis. Mais évidemment, l'Élysée et Matignon vont surtout nettoyer cette loi qui fâche trop la gauche et les syndicats, et surtout la CFDT son principal partenaire.
D'ailleurs, il y a un signe qui ne trompe pas, c'est que le nom complet de cette loi a été modifié lundi ! Ça s'appelait la loi "pour instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs". Adieu les "nouvelles libertés", parce que "liberté" ça sonne trop à droite. Et adieu "les actifs", on les a remplacés par "salariés", parce que "actif", ça ne sonne pas vraiment à gauche. Vous avez compris, c'est : cachez cette Loi El Khomery que je ne peux plus assumer.
Je croyais que cette loi était une urgence économique. Mais visiblement on n'a pas tous la même notion du mot "urgence". Et surtout c'est à n'y rien comprendre. On nous parle de concertation, mais on brandit la menace du 49.3, et finalement on recule. Un pas de côté, un pas en avant, et un pas en arrière. Ça ne fait pas une politique. Tout ça alors qu'il y a eu 6 rapports sur le Code du Travail en 6 mois.
Pardon mais c'est du travail d'amateur ! Parce que c'est très bien de vouloir réformer le Code du Travail, l'intention est bonne, c'est courageux, personne ne s'y était vraiment attaqué. Mais encore eu-t-il fallu l'annoncer dans son programme de candidat. Et une fois élu, expliquer ce qu'on allait faire, et établir un calendrier précis de négociations avec les partenaires sociaux.
Une loi comme le Code du Travail, ça s'anticipe, ça ne peut pas être une urgence à un an de la présidentielle. Parce que sinon ce n'est qu'une urgence politique, ce n'est pas une urgence économique.
Ça y ressemble. Il fallait voir la mine réjouie de Benoit Hamon et consorts. Ce qui était inflexible est devenu négociable. Et plus loin que ce report, ils veulent maintenant un retrait et ils comptent bien sur la mobilisation du 9 mars à l'appel des jeunes de gauche pour faire plier le gouvernement.
Mais au-delà de cette victoire des frondeurs, c'est surtout une défaite pour François Hollande, et Manuel Valls qui étaient partis tambour battant, comme sur la déchéance de nationalité. Et comme sur la déchéance, le Président et le Premier ministre vont non seulement perdre du côté de la gauche, mais aussi du côté de la droite, dont la plupart des élus étaient favorables au texte.
Vous avez donc une partie de la gauche qui joue à "sauve qui peut", cette gauche qui joue déjà la défaite, et une droite qui assiste non sans satisfaction au chemin de croix du gouvernement et du Président. Pour François Hollande c'est du perdant-perdant !
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