Après une petite éclaircie dans les sondages, c'est le retour de bâton pour François Hollande et Manuel Valls. Les deux têtes de l'exécutif enregistrent une baisse de cinq points dans le dernier baromètre Ifop/Fiducial de novembre pour Paris-Match, et chutent de onze points auprès des sympathisants socialistes. Le Premier ministre n'est pas du tout affecté. C'est même "Battling Valls", qui ne se sent jamais mieux que dans l'adversité, qui raconte qu'il fait toujours beaucoup de sport et qui fait très attention à ce qu'il mange. En tout cas, ne lui parlez pas de l'enfer de Matignon. Il ne le vit pas comme ça. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas lucide.
Il a encaissé la semaine de couacs à répétition sur la fiscalité. Il a bien compris que ça ne tournait pas rond. Sur le chômage, il avance à pas de sioux, en expliquant qu'il faut rester prudent pour 2016. Il prend bien garde de ne pas contredire la Commission européenne qui vient de revoir ses prévisions à la baisse pour la France. Il concède que c'est "dur". Mais il veut donner l'image de celui qui ne baisse pas la garde.
Se voit-il à Matignon jusqu'au bout ? C'est ce qu'il dit. On a toujours droit au couplet sur sa grande loyauté, sa fidélité au Président, à son engagement dans le quinquennat. Mais en même temps il ne peut pas dire autre chose. Il ne peut pas dire : "Je vais m'en aller", parce que ce serait "irresponsable" de la part d'un responsable politique qui tient à apparaître comme un homme de droiture et de respect.
Le Premier ministre veut donner l'image de celui qui ne baisse pas la garde
Alba Ventura
Manuel Valls a l'intuition que les choses bougent. Il continue à penser "sa gauche", ce qu'il appelle "le social-réformisme". Dans cette idée de gauche, il ne s'interdit rien. Il ne s'interdit pas, par exemple, d'évoquer pour les régionales de décembre des "fusions" de listes avec la droite, au second tour, sur des bases techniques, là où ni le retrait ni le maintien des listes n'empêcherait le FN de l'emporter, comme en Nord - Pas-de-Calais - Picardie. Manuel Valls assume l'"UMPS", la critique que formule Marine Le Pen pour dire que la droite et la gauche c'est pareil. "Fusion avec la droite" : à ce niveau-là, ce n'est plus le front républicain, c'est carrément un mariage de raison.
Mais Manuel Valls ne s'interdit pas non plus de penser au-delà du quinquennat. Le Premier ministre en est certain : il a fait "évoluer la gauche". Il en est sûr : "La marque Valls est installée". Il est persuadé qu'"en 2017, celui qui sera élu aura de fortes chances d'être face à Marine le Pen". Dans ces conditions, il faudra tout reconstruire. Lui qui a toujours rêver de faire sauter le PS se tient prêt, pour le futur, à recomposer sa gauche.
Manuel Valls qui aime bien jouer au grand frère protecteur. C'est ce qu'il a fait avec sa jeune ministre du travail, Myriam El Khomri, embourbée dans le cumul des CDD. "Je ne minimise pas, explique le Premier ministre. C'est fait, c'est fait, mais c'est l'écume des choses". Et il ajoute : "Elle n'est pas la première à dire une bêtise. Souvenez-vous de Christine Lagarde qui, face à la hausse des prix de l'essence, suggérait de prendre son vélo". Pour lui, "ce n'est donc pas la jeunesse de la ministre qui est en cause". Peut-être pas la jeunesse, mais peut être le côté inexpérimenté.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte