C'est la fin pour le gouvernement Valls I. Après la salve de critiques d'Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie, contre la politique du gouvernement, Manuel Valls frappe fort et présente la démission du gouvernement. La rivalité entre les deux hommes éclate à nouveau au grand jour.
Octobre 2011 : Manuel Valls et Arnaud Montebourg font partie des six candidats à s'affronter pour représenter le parti socialiste lors de l'élection présidentielle de 2012. Coincés entre François Hollande, Martine Aubry et Ségolène Royal, les deux hommes les plus jeunes de la primaire (49 ans) appartiennent à deux visions totalement opposées de la gauche : l'aile libérale, plus sécuritaire de Valls, contre l'aile gauche, volontiers nationale, anti-mondialisation de Montebourg.
Les deux candidats s'écharpent sans retenue. Le 25 septembre, Manuel Valls moque la ligne politique et économique de son rival. "L'idée de la démondialisation défendue par Arnaud Montebourg n'est pas adaptée, elle est dépassée et même franchement ringarde", a-t-il attaqué sans pitié. Le 6 octobre sur France 2, Arnaud Montebourg répond que Manuel Valls "n'a qu'un pas à faire" pour prendre sa carte à l'UMP. "Il n'a qu'un pas à faire pour rejoindre le camp de la bêtise", rétorque l'intéressé.
Des deux, c'est Arnaud Montebourg qui séduit les militants socialistes, avec 17,19% des voix contre seulement 5,63% des voix pour Manuel Valls.
Une fois au gouvernement, les deux hommes affichent une unité de façade. En juin 2013, Arnaud Montebourg scelle l'alliance de circonstances lorsqu'il juge les propos de Manuel Valls sur les Roms seulement "excessifs", et lui réitère son soutien. "Le cadre dans lequel il agit est parfaitement républicain", avait-il affirmé, balayant les critiques de la ministre Cécile Duflot.
Manuel Valls lui renvoie l'ascenseur sur France 2 lorsqu'il loue le "patriotisme économique" de son collègue. "Le 'made in France' défendu par mon collègue Arnaud Montebourg est un élément très important, au cœur du pacte de responsabilité", a-t-il affirmé sur le plateau de Des Paroles et des actes. Ils se congratulent mutuellement pour le dénouement du dossier Alstom, un dossier épineux pour le gouvernement.
Malgré tout, Arnaud Montebourg n'a pas oublié la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, ni la signature du pacte de stabilité. Son appartenance au gouvernement ne le retient à aucun moment et il ne se prive pas de critiquer les grands dossiers, comme le pacte de responsabilité qu'il voulait "renégocier" en juillet dernier. Ce qui a le don de profondément énerver Manuel Valls qui ne tolère pas les incartades.
Il avait d'ailleurs critiqué Jean-Marc Ayrault pour avoir laissé passer cette conversation houleuse avec son ministre du Redressement productif. "Jean-Marc, tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes, tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes", avait déclaré Arnaud Montebourg au Premier ministre. Manuel Valls, lui, l'aurait "sans doute" viré, affirme celui qui n'était encore que ministre de l'Intérieur sur BFM TV.
Avec son discours de Frangy, Arnaud Montebourg a finalement franchi la "ligne jaune" pour Manuel Valls. Selon Le Parisien, celui-ci aurait déclaré à François Hollande "c'est Montebourg ou moi", ne voulant pas "se laisser Ayraultiser".
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