Au cours de sa campagne pour la présidentielle, Emmanuel Macron a promis que les ministres qui composeront le prochain gouvernement "seront issus pour une partie conséquente de la société civile, dans toute sa diversité". Cette société civile, Emmanuel Macron semble vouloir en faire l'un de ses piliers. Lui-même issu de la sphère privée, il était, avant de devenir collaborateur de François Hollande puis ministre, issu de la société civile.
Le terme "civile", au-delà d'induire une distance avec l'armée et l'Église, permet ici de désigner un détachement vis-à-vis du sérail politique : les acteurs de la société civile sont présentés ainsi en opposition aux hommes et femmes politiques, dont les carrières dans les arcanes du pouvoir atteignent parfois plusieurs dizaines d'années. "Je ne ferai pas mon gouvernement avec les états-majors des partis politiques", avait ainsi promis Emmanuel Macron au mois de mars, en conférence de presse, précisant que les ministres "seront d’abord choisis pour leurs qualités et pour leur expérience (...), pas pour leur supposé poids politique".
Sport, enseignement, militantisme, sciences... Le président élu, qui a affirmé vouloir faire appel à la société civile "dans toute sa diversité", aura de quoi faire. La présence de spationautes, d'auteurs, de médaillés olympiques au sein des précédents gouvernements de la Ve République démontre qu'il est arrivé de chercher au-delà des CV formatés politique pour attribuer ses ministères. Avant toute chose, la démarche d'insérer au gouvernement des figures non-politiques est un signal fort envoyé aux citoyens, notamment dans un climat de défiance vis-à-vis du système, et/ou de montée des extrêmes.
Tranchant avec les réflexes des politiciens aguerris, les personnalités issues de la société civile sont un symbole de lien avec le peuple. En 2002 par exemple, Jacques Chirac s'y était essayé comme le rappelle Le Monde, confiant le ministère de l'Éducation au philosophe Luc Ferry ou adoubant ministre déléguée à la Recherche, puis aux Affaires européennes, la spationaute Claudie Haigneré.
René Monory, Francis Mer, Jean-Jacques Aillagon, Alain Decaux, David Douillet, Bernard Laporte, Maurice Herzog, Christine Lagarde... Environ trente-six acteurs de la société civile ont collaboré au sein des gouvernements successifs de la Ve République jusqu'à Emmanuel Macron. Christine Lagarde dirigeait un cabinet d'avocats américain lorsqu'il lui a été proposé le ministère du Commerce extérieur en 2005, puis celui de l'Agriculture, puis Bercy. Elle est finalement, à l'issue de la présidence Sarkozy, devenue présidente du FMI.
André Malraux, Maurice Druon, Michel Guy... C'est au ministère de la Culture que le plus de personnes issues de la société civile se sont succédé. Et c'est Michel Rocard qui, comme premier ministre, a octroyé le plus de place à des non-professionnels de la politique. Sous la IVe République déjà, au plus haut du pouvoir, Georges Pompidou, avant de devenir membre du Conseil constitutionnel, conseiller de Gaulle, puis Premier ministre du Général une fois celui-ci président, était professeur en classe préparatoire au lycée Henri-IV. C'est la mise en relation avec un ami gaulliste qui l'a porté, finalement, à la plus haute magistrature.
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