Loi Évin : "On ne peut pas présenter l'alcool dans une publicité comme du parfum", dit Claude Évin
REPLAY / INVITÉ RTL - Dans le cadre de la loi Macron, les députés ont modifié la loi Évin qui limitait très fortement la publicité pour l'alcool depuis près de 25 ans.
François Hollande inaugure, ce dimanche 14 juin à Bordeaux, le 18e Vinexpo. C'est le plus important salon des vins et spiritueux au monde. Cette visite intervient dans un contexte délicat puisque le Parlement vient d'assouplir la loi Évin contre l'avis du gouvernement. Le président de la République a souhaité ne pas "remettre en cause l'équilibre de la loi en matière de publicité sur les alcools".
"Je viens à Vinexpo parce qu'il s'agit de l'un des plus grands salons au monde. Il consacre la réussite d'une filière, celle du vin, qui fait travailler plus de 500.000 personnes dans notre pays et dégage plus de 10 milliards d'euros d'excédent commercial. Nous en avons bien besoin. C'est aussi une culture qui permet à la France de rayonner grâce à un produit de grande qualité", a-t-il indiqué dans une interview à Sud Ouest Dimanche.
La présence "judicieuse" de François Hollande au salon
Claude Évin, auteur de la loi qui porte son nom, s'inquiète de voir la loi régissant la publicité sur les alcools, modifiée. Il salue la présence de François Hollande au salon qu'il qualifie de "judicieuse" parce que "la viticulture est une activité économique importante dans notre pays. Je n'ai aucune difficulté à défendre notre santé et reconnaître notre patrimoine. Derrière cette activité, il y a des hommes et des femmes qui en vivent".
Ce texte sera au bénéfice des bières ou des alcools forts, comme le wisky ou la vodka
Claude Évin
Cet ancien ministre estime que "l'enjeu du débat est la façon dont on présente le produit et la publicité. Le texte présenté dans la loi Macron ouvrirait la porte à la publicité en faveur des alcools. On met la viticulture en avant, mais ce n'est pas le petit viticulteur qui fait de la publicité par affichage. C'est la qualité du produit qu'il favorise dans ses contacts. Ce texte sera au bénéfice des bières ou des alcools forts, comme le wisky ou la vodka. En mettant en avant la viticulture, on dessert ce domaine car il n'en bénéficie pas au profit d'autres intérêt".
Selon Claude Évin, les alcools ne peuvent pas être présentés dans une publicité comme un parfum ou un autre produit alimentaire. "La publicité est possible et encadrée. Elle ne suffit pas à lutter contre les méfaits de l'alcool. Il faut mener des actions pour la santé publique".
