C'est la semaine la plus douloureuse au monde pour Les Républicains. Après la gifle du premier tour aux législatives, la droite s'attend à vivre des lendemains douloureux. Peut-elle encore sauver les meubles le 19 juin ? Les meubles, mais quels meubles ? Parce que le buffet Louis XV, il est parti avec François Fillon. La commode Empire, elle vient de s'envoler. Il reste la table de la cuisine avec quatre chaises. Ce n'est pas lourd ! On plaisante. Mais c'est le sentiment que l'on a, en parlant avec certains membres des Républicains : ce sentiment que le temps est venu de solder les affaires familiales, de liquider les contentieux, de faire place nette.
En ce moment, chacun refait les comptes. Et même si la droite s'en sort mieux que le PS, ceux qui faisaient partie de la commission des investitures, en janvier dernier, se répètent en boucle les pronostics de l'époque : ils tablaient sur 340 députés il y a cinq mois. Dimanche, ils espèrent finir à 70. Si ce n'est pas moins. Dans une quinzaine de départements, LR a été carrément rayé de la carte.
Les plus pessimistes se disent qu'ils pourraient bien terminer à égalité avec le MoDem, à qui les sondages prédisent une soixantaine de députés. Les plus défaitistes vont même jusqu'à imaginer se retrouver comme le PS à son pire moment, en 1993, avec 57 députés.
Se préparent-ils à une reconstruction ? Pour l'instant, ils se préparent surtout à des coups de dague. Parce que même si les Républicains ont tenté cette semaine d'étouffer leurs divisions, on a vu combien les plaies étaient béantes. Notamment en ce qui concerne l'attitude à adopter vis-à-vis du gouvernement, entre ceux qui disent vouloir voter la confiance à Édouard Philippe et ceux qui s'y opposent. C'est un débat qui va leur exploser à la figure la semaine prochaine.
La fracture est tellement profonde qu'ils n'arrivent même pas à faire passer l'argument de la hausse de la CSG pour remobiliser leurs troupes. Et puis le feu couve sur la future direction du parti, entre les partisans de la ligne dure tendance Laurent Wauquiez, ceux qui appellent à être "constructif" avec le pouvoir en place - comme Jean-Pierre Raffarin ou Thierry Solère - et ceux qui voudraient occuper un espace central, entre les deux, comme Xavier Bertrand.
En tout cas, la crise arrive, tout le monde le sait. C'est inéluctable. Cela fait cinq ans que la droite essaie d'éviter la crise. Mais en réalité, depuis la guerre Fillon/Copé, l'UMP, puis les Républicains, ont passé leur temps à fomenter les cataclysmes. Nicolas Sarkozy pensait pouvoir sauver la famille. Il a échoué. François Fillon a explosé en vol. Surtout ce parti s'est asséché. Il n'a plus de vigueur, il n'a plus d'entrain, il est en panne d'idées. Quand on n'a plus d'idée, il ne reste plus que les égos et les ambitions.
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