Emmanuel Macron est-il en passe d'atteindre son objectif aux législatives ? Selon notre sondage Kantar Sofres-One Point, La République En Marche obtiendrait entre 320 et 350 sièges à l'Assemblée, soit la majorité absolue. C'est possible, mais pas certain. C'est possible parce qu'on est dans la dynamique de l'élection d'Emmanuel Macron. On est donc dans la logique de la Ve République, qui donne au président élu une majorité. Si vous prenez les trois dernières présidentielles (2002, 2007 et 2012), à chaque fois les candidats du parti porté au pouvoir ont réalisé de meilleurs scores que celui du président au premier tour. À chaque fois, "les candidats du président" ont été plus forts que le président lui-même.
C'est possible aussi parce que les premiers pas du président Macron sont pour l'instant salués. La séquence internationale a sans doute porté ses fruits. Cela a été un sans-faute, même si il n'y a pas eu de miracle, pas de résultats en terme diplomatique. Mais l'image a fait son œuvre. Disons que les débuts d'Emmanuel Macron ont renvoyé une petite musique flatteuse, une partition régalienne à laquelle les Français sont assez sensibles.
C'est possible aussi parce les autres forces d'opposition sont à la peine dans ce sondage. Même si les Républicains et l'UDI devraient être la première force d'opposition, avec 140 à 155 députés. Mais on voit bien qu'il y a de la confusion dans l'air. Comme le disait très justement Henri Guaino, "c'est la première fois qu'en votant pour une même étiquette on ne sait pas si on vote pour la majorité ou pour l'opposition". Le Parti socialiste est encalminé, et Jean-Luc Mélenchon ne parvient pas à lui passer devant. Le Front national n'obtiendrait qu'entre dix et quinze députés, peut-être pas même de quoi former un groupe (sans doute les séquelles du débat raté et des querelles internes).
Tout ça c'est sur le papier. Tout cela ne tient pas compte des réalités locales. Prenez l'exemple des électeurs de droite modérée, qui se sont laissés séduire par Macron et qui se disent qu'il faudrait donner à ce président une majorité, mais qui se retrouvent dans leur circonscription avec un candidat REM qui est un ancien socialiste qu'ils ont toujours combattu par le passé. Un sacré cas de conscience !
Sans doute que "l'effet présidentiel" pourrait surtout jouer pour les nouveaux visages, les inconnus, ceux qui devraient venir renouveler le parlement ('c'est environ 300 candidats chez La République En Marche), mais là encore rien ne dit qu'un néophyte de chez REM, tout auréolé de la victoire d'Emmanuel Macron, va résister à un sortant implanté depuis longtemps.
Il y a d'autres inconnues : est-ce que le front républicain va réellement fonctionner face au Front national ? Quelle sera la participation ? Dans notre sondage, 51% des personnes interrogées sont sûres, mais plus d'un tiers hésitent. Et si 40% des sondés souhaitent qu'Emmanuel Macron dispose d'une majorité pour gouverner, ils sont 42% à être tenté par une cohabitation.
Il est urgent d'attendre avant de tirer des conclusions et se rappeler que les législatives ce sont 577 petites présidentielles, 577 élections locales qu'il serait imprudent ou plutôt hâtif de calquer sur des sondages nationaux. Sans compter qu'il reste onze jours, et que l'on ne sait pas comment l'affaire Ferrand va tourner.
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