Depuis mercredi 10 mai, on spécule sur les raisons qui ont poussé Marion Maréchal-Le Pen à prendre du champ avec la vie politique. On entend beaucoup de militants du Front national dire qu'ils la regrettent déjà. C'est quand même une grosse perte pour le parti. Tout le monde dit que Marine Le Pen doit être soulagée. Il n'est pas sûr qu'elle le soit, en réalité. D'un point de vue personnel, peut-être. Mais d'un point de vue politique, ce n'est pas une bonne nouvelle. Marion Maréchal-Le Pen, c'est un poids-lourd dans le parti. Elle enregistre 80% de popularité auprès de l'électorat FN. Sa tante, c'est 88%. Pour Florian Philippot, le vice-président du parti, c'est 58%.
Marion Maréchal-Le Pen est une star au FN. Presque une icône. Alors elle est peut-être un peu "raide", comme dit Marine Le Pen, mais les militants aiment bien son côté strict, et aussi sa discrétion. Cela va peut-être surprendre, mais elle est très respectée par ses adversaires politiques. Comme le dit l'un d'eux, "Marion Maréchal-Le Pen, c'est quand même la seule au FN qui peut vous dire des horreurs avec un visage d'ange".
Au-delà de ça, c'est une grosse perte parce qu'on est juste avant les législatives, et que Marine Le Pen, qui hésitait, va sans doute devoir se lancer. Surtout juste après une élection présidentielle qui va laisser des traces. Certes le FN a battu un record en terme de voix, mais c'est une élection qui a quand même été vécue comme une contre-performance, notamment après le débat raté de l'entre-deux-tours.
Marion Méréchal-Le Pen, c'était la jambe droite de Marine Le Pen. C'était celle qui incarnait la ligne conservatrice-libérale, la ligne identitaire, celle qui refusait le "ni droite, ni gauche". C'était celle qui disait aussi depuis longtemps qu'il ne fallait pas faire de la sortie de l'euro l'alpha et l'oméga de la politique économique.
Pour toutes ces raisons, elle apparaissait parfois comme une opposante, mais pas aux yeux des militants qui avaient largement voté pour elle au Congrès en 2014. Ils l'avaient placée numéro un au comité central. De là à devenir une frondeuse après la présidentielle ? Certains l'ont imaginé au FN.
C'est pour cela que les dirigeants du parti ont envoyé un message à tous les cadres et les élus, leur demandant d'insister sur le caractère "personnel" et non "politique" du départ de Marion Maréchal-Le Pen. Cachez ce retrait que l'on ne saurait voir.
Il y a deux éléments dans sa décision. D'abord, sa petite fille qu'elle ne voit pas assez. Elle nous en avait parlé à plusieurs reprises. D'autant que sa situation de famille a été compliquée : elle s'est séparée. Ne pas voir son enfant c'était quelque chose qui lui pesait.
Deuxième chose : Marion Maréchal-Le Pen n'a pas envie de ne connaître que la politique dans sa vie. En ça elle n'est pas comme son grand-père, qui parle de "désertion", ou sa tante, qui a été élevée dans le sacrifice de la politique. Elle est d'une autre génération. Une génération qui a besoin d'avoir d'autres expériences, de prendre ses distances, de faire une pause. En sachant très bien qu'elle reviendra, et qu'elle pourrait même être un jour un recours.
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