Marine Le Pen a mis fin à sa courte diète médiatique. On ne l'avait pas revue depuis les élections régionales de décembre. Après un séminaire à huis clos ce week-end dans l'Essonne, la présidente du Front national était l'invitée de TF1 lundi 8 février. Elle s'est présentée comme la "candidate de la vérité". "Candidate de la vérité" ? On ne sait pas, mais en tout cas c'était "sœur sourire". Une Marine Le Pen comme on la voit rarement : pas un mot plus haut que l'autre, une gestuelle tout en rondeur. Elle parle de "réconciliation", de "négociation", "d'apaisement". Elle se montre presque taquine avec le présentateur Gilles Bouleau, et se paye le luxe de convoquer le philosophe libéral Raymond Aron. Mais c'est qu'on nous aurait changé Marine Le Pen ?
Vous aurez compris que Marine Le Pen est de retour. Elle est même candidate à la présidentielle, quelle surprise ! Vous aurez compris qu'il a fallu à la présidente du FN deux mois d'abstinence médiatique pour encaisser et digérer le résultat des régionales. Sept millions de voix, un record. Mais ce qui reste, c'est qu'une fois encore le Front national n'a pas passé la barre. Marine Le Pen cherche la martingale, elle ne l'a pas, elle y réfléchit. C'était tout le but du séminaire. En attendant, elle travaille son image, elle essaie d'apparaître mois dure. Avec du tempérament, mais moins brutale.
Elle est aussi moins définitive sur la sortie de l'euro, par exemple. Cela fait partie de l'équation compliquée face à laquelle se trouve Marine Le Pen. Il y a eu pendant des années un discours musclé et franc sur la sortie de l'euro, sur la souveraineté, sur l'immigration, sur la sécurité, qui a séduit une grande partie des milieux populaires, ceux qui se sentent le plus insécurisés. Mais ce discours-là continue d'effrayer les catégories supérieures, une partie de la classe moyenne ou encore les retraités. Cela s'est vu aux régionales, où même ceux qui ne voulaient pas voter y sont allés pour s'opposer à Marine Le Pen et à Marion Maréchal-Le Pen. Ces électeurs-là se sont déplacés pour leur claquer la porte sur le nez.
Toute la question pour Marine le Pen est de savoir comment séduire les uns sans se couper des autres ? Comment parler de souveraineté économique, tout en plaidant pour une forme de libéralisme ? Comment sortir de l'euro sans trop brusquer les choses ? Comment défendre le petit commerce, l'artisanat, tout en attirant les patrons de PME et TPE ? Il ne suffit pas dire "y'a qu'à, faut qu'on" ! "Y'a qu'à sortir de l'euro", ça c'est facile quand on n'aspire pas au pouvoir comme Jean-Marie Le Pen. Mais quand on s'appelle Marine et qu'on veut le pouvoir, il faut passer du "y'à qu'à" au "on va". Ca c'est plus compliqué. Elle en est là Marine Le Pen, au milieu du gué. Presque obligée de faire la synthèse. Ce n'est pas ce que sait faire de mieux un parti contestataire.
En pleine crise agricole, Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale et très proche des paysans pour avoir lui-même été à la tête des Jeunes Agriculteurs, a fait quelques calculs pour expliquer que l'on marche sur la tête. "Il y a 30 ans, dit-il, le litre de lait coûtait 33 centimes. Aujourd'hui, c'est 27 centimes. Et combien coûte une cigarette ? 35 centimes. Plus cher que le litre de lait ! Cherchez l'erreur !"
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