Jean-Marie Le Pen reviendra-t-il au Front national ? Alors que le fondateur du parti d'extrême-droite se présentait ce vendredi 12 juin devant la justice pour attaquer sa suspension par les instances dirigeantes, le tribunal de grande instance de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, a renvoyé sa décision au 2 juillet.
Impassible durant les deux heures d'audience, le chef historique du FN, demandait l'annulation de sa suspension en tant qu'adhérent qu'il juge "illégale,
anormale et excessive". Le 4 mai dernier, sa fille et actuelle présidente du parti avait adopté la suspension de son père après une nouvelle salve de provocations début avril sur le maréchal Pétain et les chambres à gaz.
Dans la foulée de la sanction, un congrès extraordinaire avait été convoqué
pour juillet. Objectif, selon Florian Philippot : "Moderniser les
instances", "rationaliser les statuts" mais surtout en "supprimer la
présidence d'honneur".
Un prétexte pour se débarrasser de Jean-Marie Le Pen
Jean-Marie Le Pen
"Un prétexte pour se débarrasser de Jean-Marie Le Pen", sur fond de divergences de lignes politiques, selon l'intéressé. "Il y a un virage politique à gauche semble-t-il à l'initiative" de Florian Philippot, vice-président du parti, "le vrai patron" du Front national, a-t-il taclé.
Car c'est bien ce rôle de président d'honneur qui inquiète Jean-Marie Le Pen. Ce dernier conteste surtout la "privation de ses droits" en tant que président d'honneur qui a découlé de sa suspension, estimant que cette fonction dont il jouit depuis 2011, et qui le rendait membre de droit de toutes les instances internes, à vie, selon lui, n'est pas liée à sa qualité d'adhérent. "Il n'y a strictement aucune garantie de démocratie dans le fonctionnement interne du Front national, c'est ce qui m'a amené à faire appel à l'arbitrage de la justice", a déclaré le cofondateur du FN, bientôt 87 ans, en quittant le tribunal.
Ironie du calendrier, un bureau politique du Front national se tenait ce même jour non loin du tribunal de Nanterre, au siège du parti, une réunion pour fixer l'ordre du jour du congrès de juillet et notamment aborder cette question de la
présidence d'honneur. Il pourrait s'achever en fin d'après-midi.
Jean-Marie Le Pen accuse le FN de vouloir le "museler" avant le vote de ses 42.000 adhérents, et craint que sa suspension n'influence le cours du scrutin. Il s'agit là d'un "long étouffement qui se produit depuis plus d'un mois pour le priver de toute représentativité" avant le congrès, a plaidé son conseil en tentant de démontrer que le bureau exécutif qui l'avait suspendu n'en avait pas la compétence. Et de citer les Tontons Flingueurs : la politique, "c'est du brutal !".
"Le respect de la procédure interne a été appliqué", a riposté l'avocat du parti, Me Frédéric-Pierre Vos, rappelant que Jean-Marie Le Pen avait séché le bureau exécutif qui l'a suspendu. Ses propos polémiques constituent "une rupture aux torts exclusifs" de l'ancien président, a-t-il ajouté. L'avocat a demandé au tribunal de se déclarer incompétent sur cette affaire interne à la vie d'un parti ou à défaut d’inviter à une conciliation. "J'aimerais presque qualifier le FN de Front déloyal", a rétorqué l'avocat de Jean-Marie Le Pen, balayant l'argument d'incompétence.
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