Euro 2016 : "L'image que donne la France à l'ouverture de la compétition est lamentable, choquante et même humiliante", regrette Alain Duhamel
ÉDITO - L'éditorialiste revient sur les mouvements de grève qui paralysent la France avant l'Euro, et sur les responsabilités de chacun.
Les cheminots commenceront demain leur onzième jour de grève consécutif, les éboueurs de plusieurs grandes villes de France refusent toujours ramassent les ordures et le SNPL, le syndicat des pilotes d'Air France, a maintenu son préavis de grève pour samedi, faute d'avoir trouvé un accord avec sa direction.
Dans ce contexte particulièrement agité, Alain Duhamel déplore une "image lamentable, choquante et humiliante" donnée par la France alors que "l'Euro s'ouvre demain" et qu'on "a mis des années à l'obtenir". Le journaliste rappelle d'ailleurs que "c'est un rendez-vous important" et qu'on ne pourra ne pourra certainement l'organiser "que tous les 50 ans".
Il affirme d'ailleurs que les touristes en visite dans l'Hexagone voient "des poubelles qui encombrent les rues", mais aussi "des grèves, des vols interrompus, des trains intermittents" dans un pays "béni des dieux mais occupé par des habitants qui passent leur vie à se quereller et à se diviser". Le problème, selon lui, c'est qu'en France, "on considère qu'exprimer son mécontentement c'est la façon naturelle de respirer".
Plusieurs coupables
Énervé, Alain Duhamel affirme que "si l'objectif était d'attirer des investisseurs en France, de faire venir des touristes et de progresser vers l'obtention des Jeux Olympiques, c'est raté" et que "tout le monde est fautif" d'une manière générale. Selon lui, "les gouvernements successifs n'ont pas fait preuve d'assez de courage et de clarté" et "les syndicats se sont opposés au changement".
Plus spécifiquement, sur les blocages actuels, l'éditorialiste accuse "CGT, SUD, FO, qui ont tout fait pour bloquer les choses, les compliquer, alors qu'ils ont obtenu satisfaction". Et paradoxalement, le journaliste estime qu'il y a "à la fois un essoufflement et une radicalisation". Parce qu'il " y a moins de grévistes" mais qu'ils "sont très concentrés sur les postes décisifs".
