Pourquoi Emmanuel Macron use-t-il tant des petites phrases ?

"Je ne suis pas socialiste" ; "La vie d'un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d'un salarié" ; "La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler"... Vendredi 26 août marquait les deux ans d'Emmanuel Macron à Bercy. Présenté comme le protégé de François Hollande, le ministre a succédé à Arnaud Montebourg au sein du gouvernement de Manuel Valls. Celui qui agace Michel Sapin et qui a désormais une loi à son nom fait souvent parler de lui avec sa répartie incendiaire.

Mardi 30 août, Emmanuel Macron a annoncé à ses collaborateurs qu'il quittait des fonctions, quelques heures avant de rencontrer François Hollande à l'Élysée.

Bon nombre de ces interventions ont créé des polémiques ayant alimenté des rumeurs de tensions entre le Premier ministre et lui. Critiqué au sein du gouvernement à de nombreuses reprises et recadré par François Hollande, Emmanuel Macron a fait de chacune de ses interventions, un événement où il opère de façon chirurgicale avec des petites phrases. 

Le cœur de la communication d'Emmanuel Macron

Ces petites phrases sont simples, courtes mais néanmoins lourdes de sens. Dans l'esprit collectif, elles fonctionnent comme des slogans. Cependant, il est important de noter que leur utilisation en politique n'est pas une nouveauté, comme le souligne Damon Mayaffre, chercheur au CNRS contacté par RTL.fr. En effet, "cette technique de communication s'inscrit dans la solennité d'un discours. Ces petites phrases permettent de rester sur le devant de la scène politique". Selon Damon Mayaffre, "Emmanuel Macron est remarquable dans l'emploi de ces phrases car sa communication repose exclusivement sur cette technique. Et c'est ce qui est novateur. Avec son parcours, il n'a pas l'habitude des tribunes chers aux mouvements politiques". Le ministre de l'Économie fait reposer ses interventions sur des "réactions épidermiques et émotionnelles".

Ce type de communication repose sur l'interprétation faite par l'auditeur et non pas par celui qui s'exprime. "C'est donc la façon dont ces commentaires sont repris qui est primordial", ajoute-t-il. Le principal avantage est donc que chacun le percevra selon sa sensibilité au sujet et y trouvera ce qu'il cherche. Sur le cas précis du locataire de Bercy, "de multiples questions viennent sortir du contexte la déclaration polémique telles que : 'Pourquoi s'exprimer à ce moment précis ?', 'Va-t-il démissionner ?'". À cette dernière question, Emmanuel Macron a répondu mardi 30 août en partant du gouvernement.