Emmanuel Macron s'est accordé un délai de 24 heures en reportant à mercredi l'annonce du premier gouvernement de son quinquennat, qui devra conjuguer exemplarité, promesses de renouvellement et recomposition politique, après la nomination lundi d'un premier ministre de droite, Édouard Philippe. L'Élysée a annoncé mardi 16 mai en début d'après-midi que l'annonce de la composition du gouvernement attendue "en fin de journée" était reportée à mercredi 15 heures.
Depuis sa nomination, le président trentenaire a certes fait la part belle aux moins de 50 ans avec un premier ministre de 46 ans, plus jeune locataire de Matignon depuis 30 ans, jamais ministre ; un numéro 2 de l'Élysée de 44 ans et un conseiller spécial de 30 ans. Mais les cinq nominations officielles concernent pour l'heure exclusivement des hommes, dont quatre énarques, comme Emmanuel Macron. Pour incarner la société civile, le chef de l'État voudrait convaincre l'écologiste Nicolas Hulot d'accepter un "ministère de la transition écologique". Habitué à refuser ministères et candidatures diverses, l'ex-animateur de TF1 a décidé "cette fois-ci de franchir le pas", sous certaines conditions, selon un proche.
Même si cette première équipe gouvernementale, promise "resserrée" - une quinzaine de ministres -, paritaire et largement ouverte à la "société civile" est très attendue, Emmanuel Macron "a souhaité introduire un temps de vérification afin que la direction générale des Finances publiques et la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) puissent réaliser les diligences nécessaires". Ces deux instances devront s'assurer "que les personnalités qui sont pressenties au gouvernement font l'objet d'une première vérification de leur situation fiscale". Et elles devront vérifier que ces personnalités "ne se trouvent pas dans des situations de conflit d'intérêt au regard des informations dont dispose la HATVP", selon l'Élysée.
Dans le sillon ouvert par Édouard Philippe, d'autres prises pourraient suivre chez Les Républicains, tel l'ancien ministre Bruno Le Maire, qui se verrait bien au Quai d'Orsay ou à la Défense. Autres noms cités à droite: le juppéiste Benoist Apparu ou le lemairiste Franck Riester. Une trentaine d'élus LR et UDI ont jugé lundi que leurs familles politiques devaient "répondre à la main tendue" par le nouveau président dans un appel initié par le député Thierry Solère, qui fait partie des candidats LR aux législatives contre lesquels le parti d'Emmanuel Macron n'a pas investi de candidat pour l'instant.
Le premier Conseil des ministres n'aura pas lieu mercredi, mais au lendemain de l'annonce de la constitution du gouvernement, c'est-à-dire, le jeudi 18 mai. Même si le gouvernement n'est toujours pas connu, leur première priorité sera sur la moralisation de la vie publique. Le projet de loi, attendu en Conseil des ministres avant les élections législatives, comportera "l'interdiction du népotisme pour les parlementaires", notamment après les soupçons d'emplois fictifs de proches de François Fillon.
Embaucher un membre de sa famille sera interdit pour tout "élu" ou "ministre", précisait le programme du candidat Macron. Autre disposition-clé : l'interdiction de plus de trois mandats identiques successifs, idée présente chez plusieurs ex-prétendants à l'Elysée dans la lignée de la loi sur le non-cumul entre mandat parlementaire et fonction exécutive locale.
Emmanuel Macron devrait se rendre au Mali auprès des troupes françaises, "jeudi ou vendredi 18 et 19 mai", selon son entourage. Le nouveau chef de l'État avait annoncé dès son élection qu'il effectuerait rapidement une visite auprès des troupes françaises engagées sur une opération extérieure. Le Président qui a remonté l'avenue des Champs-Élysées dimanche après la passation de pouvoirs à bord d'un "command car", s'était aussi rendu auprès de soldats grièvement blessés à l'hôpital militaire Percy à Clamart dans les Hauts-de-Seine. Il s'était notamment entretenu avec deux soldats blessés au Mali.
La force Barkhane mobilise 4.000 soldats français dans cinq pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) pour lutter contre le terrorisme. Les jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali par l'intervention française Serval en 2013. Mais des zones entières du pays échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.
Emmanuel Macron et Donald Trump auront un "long déjeuner" le 25 mai à Bruxelles. Les deux hommes, qui ont beaucoup en commun selon la Maison Blanche, pourront "comparer leurs points de vue" au cours de cette rencontre, en marge du sommet de l'OTAN, a ajouté le haut responsable. La Maison Blanche estime qu'en dépit des rumeurs selon lesquelles Donald Trump aurait préféré une victoire de la dirigeante de l'extrême droite Marine Le Pen, le jeune président de 39 ans et son homologue américain de 70 ans ne seraient pas des alliés aussi éloignés qu'on pourrait le croire.
"Ce sont deux des dirigeants les plus nouveaux sur la scène internationale", a ainsi affirmé le haut responsable selon lequel l'appel téléphonique récent entre les deux hommes se serait très bien passé. "Donald Trump a été très impressionné par Emmanuel Macron", a précisé ce membre de la Maison Blanche, sous le sceau de l'anonymat. Le président américain a été impressionné par le score électoral d'Emmanuel Macron, élu avec 66,1% des voix le 7 mai. "Cela a clairement été une très belle victoire électorale", et même si les deux hommes ne partagent pas forcément les mêmes idées, ils sont tous deux "des outsiders, qui transcendent les barrières politiques traditionnelles", a-t-il ajouté.
À cette occasion, les ministres des Finances du G7 ont promis de renforcer la cybersécurité lors d'une réunion tenue à Bari (sud-est de l'Italie) en pleine cyberattaque mondiale, au cours de laquelle ils ont réussi à briser un peu la glace avec les États-Unis. La discussion des ministres et des gouverneurs des banques centrales du G7 est intervenue précisément au moment où une partie de la planète était victime d'une série de cyberattaques, qui ont sérieusement perturbé les hôpitaux britanniques ou paralysé des usines automobiles du groupe Renault en France.
Ces attaques sont un "rappel de l'importance de la cybersécurité et de la nécessité de se concentrer sur ce problème", a indiqué samedi devant la presse le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. Son homologue italien, Pier Carlo Padoan, hôte de cette réunion, s'est même autorisé à plaisanter en affirmant s'être concerté avec les auteurs de ces attaques pour prouver l'importance du sujet à l'agenda de ce G7.
Plus sérieusement, le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, a assuré de son côté qu'elles n'avaient pas affecté le sytème financier international.
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