3 min de lecture
Emmanuel Macron à la sortie du conseil des ministres mercredi 16 septembre 2015
Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Politique »
Emmanuel Macron, chouchou des sondages, semble visiblement décidé à jouer sa partition. Et ça agace au plus haut point. On en a encore eu l'exemple jeudi 21 avril lors d'un déplacement de François Hollande à Chartres avec son ministre de l'Économie. Macron, 3 pas derrière le président, préférait s'amuser à faire des selfies avec les salariés plutôt que de vanter la "France qui va mieux" au côté de François Hollande. C'est son côté "sale gosse", "enfant gâté". Et son envie assumée de jouer "perso".
Depuis qu'il a lancé son mouvement En Marche le 6 avril, il a parasité tout l'espace. Emmanuel Macron pratique la stratégie du moustique : il tourne autour, il virevolte, il picote, il est sans arrêt là, avec son petit bruit strident. Des déclarations chaque semaine, y compris sur le futur projet présidentiel sur lequel il laisse planer le suspense quant à celui qui en profitera (lui ou un autre). Un reportage people dans Paris Match qui au passage a été la meilleure vente de l'année. Une tournée européenne, et même lorsqu'il ne prend pas la parole, les autres le font pour lui, comme ces propos élogieux de Yanis Varoufakis l'ancien ministre grec des finances, pour qui Macron a été le seul à vraiment comprendre l'enjeu de la crise grecque.
Il est partout, tout le temps. Et il est devenu le cauchemar de tout le gouvernement. Pas un ministre qui ne salue ses interventions, pas un ténor du PS qui applaudit à sa petite entreprise. Au contraire, tous ses camarades lui intiment de jouer collectif. C'est simple Emmanuel Macron ne trouve grâce aux yeux de personne (ou presque) dans son camp. Le Premier Ministre qui passe son temps à recadrer son ministre, quand bien même il a émis par le passé les mêmes analyses. Quand Macron s'assoit sur les totems de gauche, Valls s'emploie à les remettre debout, on l'a vu sur les 35 heures, sur l'ISF… Un comble !
Avec Emmanuel Macron, Manuel Valls passerait (presque) pour le garant du dogme socialiste. C'est le piège du rôle de Premier Ministre, obligé de défendre un bilan, tenu à faire des compromis. Toute la question est de savoir si Emmanuel Macron peut continuer ainsi. Jeudi 14 avril dernier sur France 2, François Hollande l'avait rappelé à l'ordre, en expliquant qu'Emmanuel Macron était "sous son autorité", et qu'il "savait ce qu'il lui devait".
Et bien ce matin dans une interview à plusieurs journaux de la région lyonnaise, le jeune ministre qui se dit toujours loyal au Président a aussi estimé que "lorsqu'un président nomme un ministre il le fait parce que c'est bon pour le pays, pas pour en faire son obligé". Il faut une sacrée dose d'insolence pour dire ça.
Emmanuel Macron est ministre de l'Économie, s'il considère que ce gouvernement ne fait pas ce qu'il faut en économie, ou qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut, s'il est en campagne, ou s'il envisage d'être candidat, et bien il faudra qu'il s'interroge sur sa sortie du gouvernement pour défendre son projet et éviter de prêcher dans le désert.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte