C'était un engagement de campagne du candidat Emmanuel Macron. Il disait vouloir en finir avec "une forme d'hypocrisie". Derrière cette hypocrisie, il voyait la présence d'une première dame à l'Élysée avec un bureau, des collaborateurs, des officiers de sécurité, le tout pour environ 400.000 euros par an prélevés sur le budget de l'Élysée.
Emmanuel Macron a donc demandé à ses services juridiques de travailler sur une charte qui préciserait les missions de la première dame et ses moyens. Cette charte est en cours d’élaboration, une première version a d'ailleurs été soumise à Brigitte Macron.
Par le passé, il y a déjà eu des premières dames investies publiquement auprès de leurs maris. Il y a deux modèles : d’un côté, la première dame consensuelle, comme Bernadette Chirac, qui est restée dans le registre de la bienfaisance. On pense bien sûr aux Pièces jaunes. À l’inverse, il y a eu des premières dames très politiques et donc polémiques, comme Danielle Mitterrand. Elle prenait des positions parfois peu diplomatiques en rupture avec son mari. On se souvient par exemple des Kurdes ou du roi Hassan 2, qu'elle refusait de côtoyer au nom des droits de l'Homme.
Comment cela se passe-t-il dans les autres pays ? Avec ce statut de première dame, la France se rapprocherait du modèle américain, avec la Flotus, la "first lady". Historien et spécialiste des États-Unis, François Durpaire confirme. "C'est un nouvel élément d'américanisation puisqu'aux États-Unis, il y a un statut de la première dame depuis la loi du 2 novembre 1978. Près d'une douzaine de personnes travaillent au service de la first lady."
Ce statut est une exception parce que dans la plupart des pays européens ça n'existe pas. Chez nos voisins allemands par exemple, le mari d’Angela Merkel, Joachim Sauer, est physicien. Il continue d’exercer son métier, prend le métro. Et il n’a même pas d’officier de sécurité.
En France, l’idée d’un statut pour la première dame ne fait pas vraiment l’unanimité. C’est même un sujet clivant. Selon un sondage réalisé cette année, 68% des Français seraient opposés à la création d’un statut pour la première dame ou un premier homme. Chez les responsables politiques, il n'y a pas de consensus non plus. Notamment du côté de la France insoumise.
Alexis Corbière vient d'entrer à l'Assemblée nationale. "Je ne suis pas d'accord. Une fois de plus, nous n'élisons pas un couple, nous élisons une personne qui doit exercer ses responsabilités. Il n'y a aucune raison que la personne avec qui vit le chef de l'État dispose de moyens sur argent public." Toute la difficulté pour Brigitte Macron est de parvenir à un équilibre : exister sans brusquer, agir sans empiéter sur l'action de son mari. Une ligne de crête pas évidente à trouver!
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