Cela devient une habitude de voir Emmanuel Macron se faire bousculer. Mais franchement est-ce qu'on doit s'y habituer, que ce soit Macron ou un autre ? C'est vrai que ce n'est pas nouveau. On se souvient des "Chirac menteur !" et des "Valls démission !" Lionel Jospin aussi avait reçu des œufs. Quant à Nicolas Sarkozy, il était obligé de se barricader à la fin de son mandat pour pouvoir aller sur le terrain.
C'est vrai aussi qu'Emmanuel Macron aux yeux de la gauche de la gauche c'est un "social-traître", c'est le costard, c'est l'ISF, c'est l'amour des patrons. Mais est-ce qu'on est obligé d'en passer par la violence, partout, tout le temps ? Ce n'est pas anormal d'interpeller un ministre et de lui demander des comptes, surtout dans le contexte d'aujourd'hui. Mais si on se met à jeter par la fenêtre tous ceux avec lesquels on n'est pas d'accord, il risque d'y avoir du sang sur les murs !
Les militants de la CGT font valoir que le ministre de l'Économie fait de la provocation. C'est vrai qu'Emmanuel Macron aime bien jouer avec le feu. C'est vrai que "Monsieur ni droite, ni gauche" ne manque pas d'air : il va à Montreuil, fief de la gauche communiste, pour lancer le timbre qui célèbre les 80 ans du Front Populaire. Le Front populaire ça a été un grand mouvement ouvrier, c'était la solidarité, les congés payés, le début des acquis sociaux. Ça peut être vécu comme un défi.
Mais dans le même temps, les actions gauchistes de la CGT ou du Parti communiste deviennent de plus en plus violentes. Et pas seulement contre Macron. On ne compte plus les permanences socialistes incendiées, le coup de poing, l'envie d'en découdre. C'est d'ailleurs la preuve de leur faiblesse. De la faiblesse de tous, en fait.
C'est un triste spectacle auquel on assiste. On n'est pas seulement dans l'invective, on tombe dans la haine. Que la colère s'exprime, c'est normal. Mais aujourd'hui, on est carrément dans l'hystérisation. Lundi 6 juin, le maire communiste de Montreuil n'est pas venu accueillir le ministre. Ce n'est pas normal. Il doit être là, quitte à lui dire ce qu'il pense.
Ce qui est frappant c'est qu'il n'y a plus aucun espace de discussion. On est dans une confrontation brutale, immédiate, dans l'outrance. Deux blocs qui se font face, irréconciliables. Dommage de ne pas se souvenir de cette phrase que l'on prête à Voltaire : "Je ne suis pas d'accord avec vous, mais je me battrais jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire". C'est cela qui a disparu.
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