Emmanuel Macron : pourquoi le maire de Montreuil a refusé d'accueillir le ministre dans sa ville

Emmanuel Macron se souviendra de sa visite à Montreuil. À l'occasion du 80^e anniversaire du Front populaire, le ministre de l'Économie s'est rendu dans la ville de Seine-Saint-Denis et a essuyé des jets d'œufs. Des manifestants de la CGT et du PCF l'attendaient de pied ferme et ont crié : "Casse-toi !" De nombreux slogans scandés par ses détracteurs faisaient référence à la polémique sur le costume : "Plutôt en grève qu'en costard", "un costard à rayures pour les exilés fiscaux", "attention demain minuit dernier délai pour payer l'ISF" ou encore "nos t-shirts sont plus résistants que vos chemises".  

Sur son compte Twitter, le syndicat a soutenu l'action menée à l'encontre de l'homme politique : "Accueil comme il se doit du patron-ministre". De son côté, le Parti communiste a affirmé ne pas discuter "avec les œufs" : "Nous n'utilisons pas ce genre de méthode, mais on ne discute pas non plus à coup de 49.3". Le ministre de 38 ans a dénoncé et condamné "profondément" les attaques, tout en précisant : "Elles n'ont aucun impact sur moi ni sur ma détermination". 

Sous la tutelle d'Emmanuel Macron, l'économie est devenue la science de l'accaparement quand elle devrait être celle du partage

Patrice Bessac, maire de Montreuil

La venue du ministre s'annonçait périlleuse. La veille, dimanche 5 juin, le maire de Montreuil, Patrice Bessac, a publié un communiqué intitulé : "Pourquoi je ne recevrai pas Emmanuel Macron". "Par cet acte symbolique, je veux faire entendre la déception, le mécontentement, l'indignation et la colère que génère, auprès des Montreuillois et hors les limites de notre commune, la politique actuelle du gouvernement", explique-t-il avant d'assurer que "les choix économiques gouvernementaux affectent aussi la vie de nos communes. Elles sont exsangues. La baisse des ressources, celle des dotations dues par l'État associée aux charges nouvelles mettent les finances locales dans le rouge, installant les élus entre le marteau et l'enclume". 

Le maire communiste de la ville estime que "sous la tutelle d'Emmanuel Macron, l'économie est devenue la science de l'accaparement quand elle devrait être celle du partage. Au nom de la 'réforme', on veut nous faire entrer de force dans le pire : le dumping social, le productivisme effréné qui épuise les humains et détruit la nature".