Élections régionales 2015 : Marine Le Pen drague les électeurs de gauche dans la Somme

La montée en puissance du Front national, "premier parti de France" selon sa présidente, ne semble plus se fixer les frontières politiques qui paraissaient infranchissables il y a encore quelques temps. Alors que le second tour se déroulera dimanche 13 décembre prochain, Marine Le Pen, arrivée largement en tête en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, reprenait sa campagne dans la Somme, à Fressenneville, une commune de 2.000 habitants réputée pour être un bastion de gauche. 

"Écoutez, ce sont les derniers communistes qui restent, soyez gentils avec eux, tous les autres votent Front national maintenant", déclare ainsi la présidente du parti d'extrême droite au micro de RTL. Et Marine Le Pen peut effectivement sourire car même ici, la semaine passée, c'est elle qui est arrivée largement en tête avec plus de 42%. Persuadée qu'il lui reste encore quelques voix à prendre, l'opération clin d’œil à gauche a commencé. 

Un discours pour les "Français"

"Ces électeurs socialistes qui ont des convictions ne sont pas des moutons que Monsieur Valls peut mener à l'abattoir. Moi, je le regrette", reprend-elle. Le message est clair, si les électeurs de gauche sont vraiment de gauche, ils doivent voter Le Pen. "On a eu les communistes, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Rien", entame un habitant appuyée par une autre : "Marine Le Pen est le dernier espoir". Un espoir que la candidate entend bien sûr réserver aux Français, car c’est aussi ça la marque Le Pen qui à quelques kilomètres de Calais fait mouche. 

À quatre jours du verdict final, le terreau n'a sans doute jamais été aussi fertile. Une conclusion dont a pu se rendre compte la présidente du FN, réclamant une "mobilisation générale dimanche" à laquelle un habitant répond en écho "oui, n'ayez pas peur, nous serons là pour vous soutenir" avant de la voir partir sous les "Marine présidente".