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EELV : Cécile Duflot isolée jusque dans son propre camp
DÉCRYPTAGE - La charge du livre de Cécile Duflot contre François Hollande et Manuel Valls a été accueillie plutôt froidement par les autres voix d'Europe-Écologie-Les Verts, qui préfèrent "élever le débat".
L'écologiste Cécile Duflot à Paris, le 26 mars 2014. (illustration)
Crédit : AFP / ALAIN JOCARD
François Hollande, "président de personne". Dans son livre Voyage au pays de la désillusion, à paraître en septembre, l'ex-ministre de l'Écologie n'épargne ni le président, ni son Premier ministre. Mais ces attaques virulentes ne semblent pas au goût de ses collègues du camp écologiste.
"Il faut élever le débat", demande Emmanuelle Cosse, actuelle secrétaire nationale d'EELV, sur France Info.
À rebours de la stratégie d'EELV
Attaquer de front la majorité ne fait en effet pas partie de la stratégie actuelle des écologistes. Jean-Vincent Placé, pourtant proche de Cécile Duflot, veut "éviter les commentaires excessifs et stigmatisants". Il demande dans Les Échos "un débat sans posture de la part des frondeurs et des écologistes", et que la gauche "serre les rangs". Ce n'est "pas la période pour stigmatiser la majorité, dans la situation où elle se trouve", estime-t-il sur BFM TV, partisan d'un large rassemblement de la gauche.
"J'assume notre appartenance à la majorité", a rappelé Emmanuelle Cosse dans Libération. Jouant la carte de la construction au sein de la gauche, la secrétaire nationale d'EELV veut discuter et débattre au Parlement.
Une personnalité peu consensuelle
Cécile Duflot aurait pourtant pu se passer de ce nouveau débat autour de sa position politique. Son départ fracassant du gouvernement lors de la nomination de Manuel Valls, avec Pascal Canfin, avait été très mal perçu par une partie des écologistes. Pour Dominique Voynet, il a donné l'impression d'un "retour en arrière" des Verts. "Il faut veiller à ne pas se contenter de dénoncer et de manifester", explique-t-elle ce jeudi 21 août au Figaro.
Peu consensuelle, donc, Cécile Dufflot avait aussi fait l'objet des foudres du député écologiste Noël Mamère, qui avait déjà claqué la porte du parti. En février dernier, celui-ci avait violemment critiqué sa "mainmise" sur le parti qu'elle dirigerait en "patronne" entourée de sa "firme".
EELV fait fait sa rentrée politique ce mercredi, au lendemain l'annonce de la sortie de La Désillusion et la publication de quelques passages, qui sont déjà sur toutes les lèvres à Bordeaux. "C'est une démarche personnelle, qui ne doit pas être l'alpha et l'omega du débat politique", estime la député écolo Barbara Pompili.
