Dix anciens ministres reprennent ce mardi 6 mai le chemin de l'Assemblée nationale. Parmi eux, figure Cécile Duflot. L'ex-patronne des Verts va siéger pour la première fois au Palais-Bourbon.
On se souvient qu'elle avait plaisanté sur son rôle de ministre, en disant qu'elle était une "ministre avec une muselière" (interdit de mordre). Il faut donc s'attendre à découvrir une Cécile Duflot sans muselière, plutôt combative et mordante.
Elle n'a d'ailleurs pas attendu d'être assise sur les bancs de l'Assemblée, pour mordre les chevilles de François Hollande. Elle s'est fendue la semaine dernière (le jour où Manuel Valls présentait à l'Assemblée le plan d'économies) d'un petit tweet acide pour rappeler au Président les mots de son fameux discours du Bourget : "Il n'y a jamais une seule politique possible". Un avertissement sans frais, mais un avertissement quand même.
Le tweet est devenu le nouveau marqueur politique, les "duflologues" auront aussi remarqué son allusion à l'écrivain américain Jack Kerouac et à son livre Sur la Route. Kerouac, c'était l'icone des "beatniks" qui voulait lutter contre l'embourgeoisement et se libérer des conventions sociales. C'est une façon pour Duflot de dire que s'en est fini de son "embourgeoisement gouvernemental". C'est une rebelle qui prend place dans l'hémicycle.
Pour l'instant, les Verts soutiennent le gouvernement "comme la corde soutient le pendu". Quand on pose la question à Matignon : "Est-ce que les Verts font toujours partie de la majorité ?", on vous répond : "Bonne question". Et on ajoute, après un petit silence : "En principe, oui". On ne peut pas mieux dire qu'on ne s'attend pas à des merveilles.
Quand on pose la question aux écolos : "Faites-vous toujours partie de la majorité ?", ils répondent : "Oui, mais c'est à Valls de faire la démonstration qu'il veut de nous".
Concrètement, les Verts ont voté la confiance à Manuel Valls. Mais ils ont voté contre son plan d'économies, qui est le premier axe fort de sa politique. Ils ont donc un pied dedans et un pied dehors. Ils ne se sentent pas du tout traumatisés avec cela. Ils se sentent même très forts. Les députés écolos estiment qu'ils se sont retenus pendant deux ans. Aujourd'hui, comme leur patronne, ils se sentent libres. Et au diable les menaces des socialistes.
Libres, ils le sont jusqu'au budget rectificatif, en juin. Le budget, c'est la ligne jaune en politique. Ne pas le voter, c'est une marque de défiance qui laisse des traces.
"On va les traiter", entend-t-on à l'Elysée et à Matignon, où on est forcément un peu inquiet. Mais ce que l'on redoute en fait au Palais, c'est de se retrouver dans deux ans avec une candidature Verte à la présidentielle. C'est clairement ce que Cécile Duflot à intérêt à construire.
Quand on est un Président avec quelque 20% d'opinions favorables, votre seul espoir c'est d'être au second tour. Pour cela, il faut le minimum de candidats de gauche au premier. François Hollande a vécu le 21 avril 2002. Il sait exactement ce que Taubira, Chevènement mais aussi Mamère ont coûté à Lionel Jospin.
Plus le Front national grimpe, plus il faudra une candidature commune : voila l'idée qui monte parmi les éminences socialistes, pour éviter que François Hollande ne prenne la foudre dès le premier tour. Ce n'est pas du tout ce qui se dessine, mais c'est ce qui peut se négocier. C'est ce qui va se jouer en coulisses pendant trois ans.
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