1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. Édouard Philippe : ce que ses travaux parlementaires révèlent de ses idées
3 min de lecture

Édouard Philippe : ce que ses travaux parlementaires révèlent de ses idées

ÉCLAIRAGE - Gaz de schiste, mariage pour tous, fin de vie... Édouard Philippe était un député de l'opposition capable de franchir très discrètement le Rubicon.

Édouard Philippe
Crédit : CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Aymeric Parthonnaud
Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Beaucoup de Français viennent tout juste de découvrir Édouard Philippe. Avocat, auteur, élu local du Havre et député, l'énarque qui est devenu premier ministre par la grâce d'Emmanuel Macron doit imprimer sa marque et sa politique. S'il a tenu à rappeler qu'il était clairement de droite lors de la passation de pouvoir avec Bernard Cazeneuve, le 15 mai 2017, son parcours laisse entrevoir qu'il n'est pas un homme de droite comme les autres.

Édouard Philippe a commencé sa vie politique à gauche en militant pour Michel Rocard, l'homme qui représentait un nouveau socialisme, clairement social-démocrate et réformiste. Rocard évincé, le jeune homme issu de Science Po et de l'ENA rejoint les rangs de la droite. Antoine Rufenacht - ancien maire du Havre et collaborateur de Raymond Barre -, Jacques Chirac et Alain Juppé deviennent alors ses mentors. Il est élu maire du Havre en 2010 et obtient un siège de député pour la première fois en 2012.

Progressiste... par abstention

S'il n'a jamais volé la lumière médiatique des cadres de l'UMP ou des Républicains, Édouard Philippe a été un parlementaire assidu, associant son nom à un certain nombre de textes et de questions au sein de l'hémicycle. Il a fait parti de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire à son arrivée (entre 2012 et 2013), avant d'être membre de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République (2013-2015) et de finir à la Commission de la défense nationale et des forces armées (jusqu'à fin 2015). En tant que maire du Havre, grande ville portuaire française s'il en est, Édouard Philippe a une expertise et un intérêt certains pour la question des ports et du transport fluvial. Il est d'ailleurs vice-président du groupe d'étude parlementaire sur la politique portuaire et membre de groupes sur les questions automobiles, d'énergie, de la mer et de la pêche et des villes.

Lorsque l'on analyse les votes "pour", "contre" et les "abstentions" du député de Seine-Maritime, on peut découvrir un opposant farouche à la politique de François Hollande et aussi un homme ouvert à certaines réformes. Sur la grande majorité des textes présentés par la gauche entre 2012 et 2017, Édouard Philippe vote contre. Contre la loi renseignement, contre le projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation après les attentats du 13 novembre, contre la loi santé, contre le non-cumul des mandats. Il vote en revanche en faveur de quelques textes. Naturellement, il a voté les motions de censure contre les gouvernements socialistes mais il a également donné sa voix à certains textes comme la réformes sur le redécoupage des régions, la question de la fin de vie ou encore l'intervention en Centrafrique.

À lire aussi

Plus intéressant, Édouard Philippe s'abstient sur d'autres textes. Une rébellion timide par rapport aux opinions majoritaire des Républicains mais aussi une façon de faire vibrer sa corde progressiste. Ainsi Édouard Philippe s'est-il abstenu sur les textes de la République numérique, sur l'égalité Homme-femme, les emplois d'avenir et surtout sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, réforme totem du quinquennat Hollande. D'autres élus de droite étaient allés plus loin en votant pour la loi Taubira : Franck Riester, Benoist Apparu, Luc Chatel, Henri Guaino, Marianne Dubois et Alain Chrétien.

Quelles réformes pourraient lui tenir à cœur ?

En se fondant toujours sur les travaux parlementaires du député Philippe, on peut déduire certaines sensibilités et imaginer des réformes qui pourraient être mise en place pour le futur gouvernement. Des réformes de centre-droit, libérales dans l'esprit et donc potentiellement compatibles avec les aspirations du président de la République. Dans les propositions de loi auquel il s'est associé, on trouve l'instauration d'une "journée dédiée au drapeau dans les établissements scolaire". Au rayon libéral (avec une once de détricotage du hollandisme) on compte : une loi visant à "supprimer les freins au développement des entreprises posés depuis 2012" ou encore un texte "visant à réintroduire la défiscalisation des heures supplémentaires" ou "visant à garantir la liberté de choix du consommateur dans le cadre d'un contrat d'assurance ou de mutuelle". 

Dernière co-signature qui permet d'avoir quelques précisions sur les ambitions d'Édouard Philippe : l'ouverture d'une réflexion sur l'exploitation des hydrocarbures de schistes. En octobre 2012, il avait accompagné une résolution de Christian Estrosi tendant à la "création d'une commission d'enquête relative à l'exploitation en France des hydrocarbures de roche-mère dits hydrocarbures de schiste". Reste à savoir si la prochaine législature et le cap donné par Emmanuel Macron lui permettront de développer ses idées.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte