À une semaine du premier tour des élections départementales, les jeux sont-ils déjà faits ? Les sondages annoncent en majorité la victoire nationale du FN, aux alentours de 30% des voix, et celle de l'union UMP-UDI en termes de nombre de départements remportés.
La campagne a rarement battu son plein et les Français, comme de nombreux responsables politiques, semblent se désintéresser de ce scrutin. Ils sont pourtant un certain nombre à s'être investi dans la préparation des élections départementales. Les scrutins des 22 et 29 mars auront donc valeur de test pour eux.
Assuré de conserver son poste à l'issue de ces élections annoncées catastrophiques pour le Parti socialiste, le Premier ministre n'en a pas pour autant laissé tomber le terrain. Manuel Valls a multiplié les interventions, fait part de sa "peur" face à la montée du Front national et affirmé par deux fois sa volonté de "stigmatiser" le parti de Marine Le Pen.
Celui qui est considéré comme le meilleur atout de la gauche pour 2017 - un sondage fait de lui le seul candidat PS capable de passer le cap du premier tour pour finalement l'emporter contre Marine Le Pen - joue donc une partie de sa crédibilité. Sa parole permettra-t-elle de limiter les victoires frontistes et les défaites socialistes ? Rien n'est moins sûr à la veille d'un scrutin qui pourrait virer au vote-sanction contre François Hollande.
Jean-Christophe Cambadélis n'ignore pas que la débâcle socialiste aux européennes a coûté sa place de premier secrétaire à Harlem Désir. L'actuel patron du PS va donc vivre sa première élection, à quelques semaines de l'enregistrement des motions pour le congrès du parti qui se tiendra du 5 au 7 juin prochains, après le vote pour l'élection du premier secrétaire, le 28 mai.
Assez discret durant toute la campagne des départementales, Jean-Christophe Cambadélis dirige un parti battu d'avance dans les sondages (10 points de retard sur l'UMP-UDI et le FN) qui doit à tout prix limiter la casse.
L'UMP est promise à une large victoire sur l'ensemble du territoire. Mais le succès ne sera total que si l'alliance UMP-UDI parvient à dépasser le score national du FN. Les départementales sont la première élection depuis le retour de l'ancien président de la République à la tête de l'UMP. Un échec (ou une demi-victoire) entamerait sa crédibilité et diminuerait nettement l'impact et la dynamique qu'il souhaite créer avec le lancement de sa nouvelle formation politique, qui passe par un changement de nom de l'UMP.
Ses adversaires, y compris socialistes, pourraient profiter d'un tel événement pour railler l'absence d'impact de son retour sur les urnes, comme cela a été le cas lors de la législative partielle dans le Doubs, pourtant intervenue en même temps qu'une victoire UMP dans le cadre d'une municipale partielle à Ajaccio.
Le Front national a un boulevard devant lui et ne compte probablement pas entrer dans la liste des favoris incapables de convertir leur avance dans les sondages en victoire dans les urnes. Paradoxalement, la pression n'est pas sur les épaules de Marine Le Pen, dont la formation est bloquée par le mode de scrutin. Chaque victoire dans un département - le FN n'en dirige actuellement aucun - sera donc un bonus.
À l'inverse, une deuxième place derrière l'UMP-UDI et/ou aucune victoire ne sera pas un résultat acceptable, bien que constituant une progression par rapport aux élections cantonales, devenues départementales, précédentes. Marine Le Pen a besoin de la première place que lui promettent la plupart des sondages pour pérenniser son slogan du FN, "premier parti de France" et confirmer la victoire obtenue lors des élections européennes de juin 2014.
Les dirigeants de l'UDI et du MoDem n'ont pas été les éléments les plus présents de la campagne mais le résultat de leur stratégie sera observée à la loupe. L'UDI fait campagne avec l'UMP. Une alliance logique qui va dans le sens du rassemblement du centre et de la droite notamment appelé de ses vœux par Alain Juppé. Un succès aux départementales pourrait être un encouragement à poursuivre cette collaboration, jusqu'à la présidentielle. UMP et UDI sont d'ores et déjà en négociations pour les élections régionales.
Le MoDem a, lui, choisi de ne pas s'allier à la gauche et de ne nouer des alliances qu'avec l'UMP et l'UDI. Le rapprochement avec François Bayrou, qui avait appelé à voter François Hollande en 2012, n'est pas évident pour l'UMP, qui veut un centre à ses côtés "matin, midi et soir", selon les propos de Nicolas Sarkozy. François Bayrou semble, lui, plus enclin à rallier Alain Juppé que l'ancien chef de l'État. Mais la primaire de 2016 est encore loin et ce premier pas ressemble fort à un test dont l'avenir dépendra du résultat.
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