L'affaire secoue grandement la classe politique ce lundi 9 mai. Selon Mediapart et France Inter, qui ont recueilli plusieurs témoignages, dont ceux de quatre élues qui parlent à visage découvert, Denis Baupin aurait été l'auteur de harcèlement sexuel pouvant parfois être qualifié d'agression sexuelle. En première ligne ? L'actuelle porte-parole d'Europe Écologie Les Verts, Sandrine Rousseau. Cette dernière évoque une scène qui aurait eu lieu en octobre 2011 lors d'une réunion de préparation de son parti en vue de l'élection présidentielle de 2012 : "Je suis sortie de la salle, et dans le couloir qui longeait cette salle, Denis Baupin est venu, m'a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine, et a cherché à m'embrasser".
Mais celui qui a été contraint de démissionner de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale, bien qu'il démente toutes les accusations, a déjà écrit de nombreuses lignes de sa carrière politique démarrée en 1989, lorsqu'il est devenu adhérent chez les Verts. La suite : premier mandat de conseiller d'arrondissement dans le XXe arrondissement, conseiller au cabinet de Dominique Voynet en 1997 au ministère de l'Environnement, adjoint aux Transports de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris en 2001, député de Paris en 2012. Un dernier poste qui le propulse notamment à la vice-présidence de l'Assemblée nationale la même année.
Mais malgré différents mandats, ce natif de Cherbourg
restera pour les Parisiens comme l'homme fort du changement de la capitale. Ce
proche de Dominique Voynet, que L'Obs décrivait alors comme "sa patronne, sa marraine, son coach, sa confidente", sert aux côtés de Bertrand Delanoë pour
donner un nouvel aspect à la première ville de France. Sa volonté est alors bien précise : libérer Paris de la "dictature de la bagnole". Pour cela, Denis Baupin fait élargir les trottoirs, impose des pistes cyclables, met en place des couloirs dédiés aux bus et développe le service de Vélib', qui séduit aujourd'hui des milliers d'abonnés.
Comme pour Jean Dujardin aux Oscars, le Vélib', c'est mon Oscar à moi
Denis Baupin
Ses actions sont nombreuses mais aussi largement discutées par une frange de la société. Mais le député écologiste passe au dessus :
"Avoir fait tout ça, c'est un luxe incroyable, comme pour Jean Dujardin
aux Oscars. Le Vélib', c'est mon Oscar à moi", expliquait-il au magazine du XIIIe arrondissement, Le 13 du Mois, en mars 2012.
Élu dans la 10e circonscription de Paris lors des législatives de 2012, Denis Baupin abandonne son siège à l'exécutif parisien pour devenir député et ainsi briguer la vice-présidence de l'Assemblée nationale au côté de Claude Bartolone. Une consécration pour l'élu qui continue de mener ses combats, s'attaquant à l'épineuse question de la transition énergétique ou du nucléaire. Celui qui a annoncé quitter Europe Écologie Les verts en avril dernier, faute d'une ligne directrice dans le parti aujourd'hui installé dans le sillage de l'ancienne ministre Cécile Duflot, devra donc patienter avant de pouvoir mener à bien ces projets.
S'il était décrit comme un "gros bosseur" dans les colonnes de Libération en 2006, le journal relatait également la vision moins glorieuse d'une élue parisienne : "Comme beaucoup d'hommes politiques, il ne résiste pas à son envie de séduire". Une envie aujourd'hui passible d'une peine d'emprisonnement ? C'est en tout cas ce que révèlent Mediapart et France Inter après plusieurs mois d'enquête. Selon le Code pénal, le harcèlement sexuel est passible de deux ans d'emprisonnement et d'une amende à hauteur de 30.000 euros.
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