"Débat à couteau tiré", "Coup pour coup", "Duel au corps à corps"... La presse ne manque pas de qualificatifs guerriers pour décrire la brutalité du débat télévisé qui a apposé mercredi 3 mai Emmanuel Macron à Marine Le Pen. "Cela ressemblait fort à la campagne que nous avons suivie : incohérente et anarchique", analyse Le Télégramme. De son côté, Libération fustige : "Avec Le Pen, l'impossible débat". Dans son éditorial, Laurent Joffrin estime que la frontiste "n'est pas au niveau", qu'elle "joue en deuxième division". "Il y a pourtant beaucoup à dire sur les projets d'Emmanuel Macron mais pas comme cela. Pas avec une grosse artillerie qui tire au hasard toujours le même boulet", poursuit le journaliste.
"Macron tient le choc et s'impose face à Le Pen", titre en une Le Figaro, déplorant un débat qui a souvent manqué de hauteur. "Tout fut fracassant, fulminant et pour tout dire un peu navrant", se désole Paul-Henri du Limbert, qui ajoute : "Marine Le Pen en est la première responsable, elle qui a adopté d'entrée de jeu la stratégie du char d'assaut sans jamais donner l'impression d'avoir la stature nécessaire pour exercer la fonction suprême. Même son de cloche pour le Huffington Post, qui considère que la candidate du Front national "a préféré la dénonciation à la proposition". Et de poursuivre : "De débat, il n'y en a pas eu car pour débattre, il faut encore être deux. Or Marine Le Pen a préféré consacrer l'essentiel de son temps de parole à tenter de démolir le programme d'Emmanuel Macron plutôt qu'à défendre le sien".
Même ses plus fervents soutiens sur les réseaux sociaux ont accusé le coup. En témoigne des captures d'écran reproduites ce jeudi 4 mai dans la matinée par plusieurs sites. Le Huffington Post publie par exemple une capture d'écran de La taverne des patriotes, un forum des électeurs frontistes, qui parlaient eux-mêmes de naufrage pendant le débat. Le site Les Jours revient sur la soirée minute par minute. "Chaque candidat devait conclure par une 'carte blanche'. Celle de Macron, c’est l’autisme. Mais Le Pen n’en a pas fini avec lui, il parle et elle commente, comme ces gens qui parlent à leur télé et lui gueulent dessus", assène Les Jours.
Aujourd'hui, je suis même à deux doigts d'être aimé !
François Hollande
Pour Le Monde, qui parle d'un débat brutal qui laissera des traces, "Marine Le Pen a opté pour la stratégie du pilonnage" avec pour seul but : affaiblir son adversaire, non pas tant dans l'idée de le battre dimanche 7 mai, mais plutôt dans l'espoir d'occuper sans tarder le rôle d'opposante numéro un pour les cinq ans à venir. Et de saisir le leadership du camp anti macron en vue des législatives de juin. Cela dit, gare au plafond de verre pour le FN. Les Échos publie ce matin un sondage qui annonce que le Front national pourrait recueillir moins de 25 députés, tandis que la gauche serait laminée. La droite aurait entre 200 et 210 sièges. En Marche ! décrocherait entre 249 et 286 députés sur 577.
Un sondage publié trop tard pour pouvoir être commenté par François Hollande qui se confie sur ses derniers jours à L'Élysée dans L'Obs. Point de "mélancolie", selon le socialiste. "Je reconnais que j'ai été un président impopulaire, mais, enfin, je n'ai pas été haï. Aujourd'hui, je suis même à deux doigts d'être aimé !" dit-il dans un rire. Et de lâcher : "Cinq années de plus, cela aurait été encore cinq années d'intranquillité permanente, de privation de vie personnelle et de liberté".
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