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Attentats à Paris : "Ne pas parler d'une possible attaque chimique est aussi un risque", juge Alba Ventura

REPLAY / ÉDITO - La journaliste nous explique si le Premier ministre Manuel Valls a eu raison d'alerter sur les risques d'attaques chimiques ou bactériologiques.

Alba Ventura
Attentats à Paris : "Ne pas parler d'une possible attaque chimique est aussi un risque", juge Alba Ventura
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Attentats à Paris : "Ne pas parler d'une possible attaque chimique est aussi un risque", juge Alba Ventura
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Alba Ventura & Loïc Farge
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Manuel Valls a une nouvelle fois mis en garde jeudi 19 novembre contre cette "guerre nouvelle". Le Premier ministre a évoqué "l'imagination macabre des terroristes" et a "appelé à ne rien exclure", en alertant sur le risque d'attaques chimiques ou bactériologiques. Cela fait peur, mais la situation actuelle a de quoi effrayer. En six jours, on a vécu des attentats de masse avec des terroristes qui se sont fait sauter avec des ceintures d'explosifs. On a découvert une femme kamikaze. On sait que Daesh a déjà utilisé des armes chimiques. On est dans une situation totalement nouvelle. Nous savons que nous sommes ciblés de manière durable.

Déjà en janvier, on a vécu, avec les attentats contre Charlie hebdo, contre l'Hyper Cacher et la mort de la jeune policière à Châtillon, quelque chose d'effroyable. Le 13 novembre, on a basculé. À Matignon, certains disent que le "11 septembre français" c'est le 13 novembre 2015. On a changé de monde.

Le politique se doit d'anticiper

On a appris que le gouvernement avait autorisé la fabrication d'un antidote aux gaz toxiques. C'était prévu avant les attentats, dans l'hypothèse d'une attaque chimique, en raison des manifestations au moment de la COP21 et des risques terroristes. Le rôle du politique, c'est d'anticiper. Cela ne veut pas dire que ça va arriver. Les experts disent d'ailleurs qu'il est bien plus difficile de se servir des armes chimiques que d'une ceinture d'explosifs ou de Kalachnikov. Cela veut dire que la menace est multiple.

Le plan Biotox à l'époque, c'est Bernard Kouchner, ministre de la Santé, qui l'avait mis en place. C'était il y a quinze ans. Il n'y a pas eu d'attaques bactériologiques ou chimiques. La vraie question, c'est est-ce qu'il faut le dire ? D'abord la décision de mettre l'opinion en alerte sur de tels risques, ce n'est pas Manuel Valls tout seul dans son coin qui l'a prise. Cela a été décidé le 18 novembre à trois, avec le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur.

On voit bien d'ailleurs le partage des rôles entre eux : François Hollande dans son rôle de "père de la Nation", qui tente de préserver la cohésion des Français ; Manuel Valls, qui cherche à préparer les esprits, à dire la vérité quitte à être anxiogène ; et Bernard Cazeneuve qui est chargé de l'enquête.

Le dosage est délicat

Quand on a entendu le Premier ministre à l'Assemblée, notre premier réflexe a été de dire : est-ce que c'est bien responsable ? Est-ce qu'il n'y a pas un risque de provoquer une psychose, une panique ? Est-ce que Manuel Valls ne va pas trop loin dans le scénario "fin du monde" ? Le dosage est délicat. Le dire, c'est un risque ; ne pas le dire, c'est aussi un risque. Il n'y a pas eu beaucoup de réactions politiques ou même de citoyens disant que c'était de l'inconscience d'en parler. Peut-être n'ont-ils pas voulu en rajouter ?

À l'Élysée et à Matignon, on fait le pari que les Français peuvent l'entendre ; que ne pas évoquer cette hypothèse serait une faute ; qu'il ne faut pas mentir à la population. Comme le souligne un proche de François Hollande : "On n'est plus à l'époque où l'on peut dire aux gens que le nuage de Tchernobyl s'est arrêté à la frontière". Cela se défend.

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