Encore du rififi en perspective entre Marine Le Pen et son père. Cela fait un bout de temps qu'on entend parler d'un éventuel changement de nom du Front national. On tourne autour. C'est un sujet qui, régulièrement, rentre par la fenêtre et ressort par la porte de derrière. En tout cas, dans l'entourage de la patronne du FN, il y en a que ça chatouille vraiment.
Il est même question, selon Florian Philippot, de lancer une consultation des adhérents du FN d'ici la fin de l'année. Pour le moment, Marine Le Pen ne dit rien. Elle attend sans doute de voir comment retombe le ballon d'essai lancé par son numéro deux. Elle attend de voir si l'idée fait son chemin.
Jean-Marie Le Pen a parlé d'une idée "aberrante". Mettez-vous à sa place. Débaptiser le Front national, ça veut dire que Jean-Marie Le Pen, c'est terminé. Déjà qu'il ignore s'il sera encore président d'HOnneur du FN au prochain congrès...
Débaptiser le Front national, ça veut dire que Jean-Marie Le Pen, c'est terminé
Alba Ventura
Mais Jean-Marie Le Pen n'a pas tort quand il dit qu'"une maison change de nom quand elle est en faillite". Ce n'est pas la situation du FN, qui a plutôt prospéré ces derniers temps. Il n'a pas tort de dire qu'on ne se débarrasse pas comme ça d'une marque. Une marque, c'est important.
Mais aujourd'hui, la marque ce n'est plus le FN. La marque c'est Marine Le Pen. Les candidats "Bleu Marine" que l'on a connu à partir des législatives, c'était déjà des candidats "Marine Le Pen". Cette dernière avait besoin du FN pour se construire. Mais aujourd'hui, elle est suffisamment forte pour s'en passer.
Marine Le Pen le dit elle-même : "Nous n'avons pas encore l'image d'un parti qui peut être au pouvoir". Son problème est là. Si elle bénéficie de plus en plus de signes de sympathie, si elle est mieux perçue dans l'opinion, le Front national, en revanche, suscite encore de la méfiance. D'une certaine manière, ça limite Marine Le Pen.
Quand on change le nom d'un parti, il peut y avoir plusieurs raisons. Cela peut coïncider avec l'arrivée d'un leader, comme en ce moment avec Nicolas Sarkozy, qui brique la tête de l'UMP et qui veut tout changer y compris le nom UMP. On change de nom aussi quand on veut s'approprier un parti, comme Jacques Chirac à l'époque du RPR. Certains pensent que ça peut les relancer, comme Nicolas Dupont-Aignan qui vient de changer de nom (ce n'est plus Debout la République, c'est Debout la France).
Marine Le Pen veut se débarrasser d'un héritage ou de barons qui l'empêchent d'avancer
Alba Ventura
Pour Marine Le Pen, il y a aussi clairement l'envie de se débarrasser d'un héritage ou de barons qui l'empêchent d'avancer. Elle a peut-être en tête le parcours de Gianfranco Fini, l'ancien leader du FN italien, devenu ensuite chef de la diplomatie de son pays. Quand il est arrivé au pouvoir dans le gouvernement de Berlusconi, Fini a compris que pour se relancer, il devait changer le nom de son parti. Le MSI est devenu l'Alliance nationale.
C'est étrange parce qu'en 2012 Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen a déposé un nouveau nom : "l'Alliance pour un Rassemblement National". Le nom du FN, c'est sans doute la dernière pierre de la dédiabolisation.
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