Toute la semaine, on nous a rebattu les oreilles avec le renouvellement au gouvernement et cette idée de "nouvelle génération". Le nouveau ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a 36 ans. Najat Vallaud-Belkacem, sa collègue de l'Éducation, en a bientôt 37. Fleur Pellerin, qui a hérité de la Culture, a 41 ans.
C'est fructueux de faire cohabiter la jeune génération avec les plus expérimentés. Laurent Fabius a sans doute dû avoir un petit pincement au cœur en voyant Emmanuel Macron arriver à Bercy. Cela a dû lui rappeler ses débuts en 1981 au Budget, à seulement 34 ans, puis au poste de premier ministre à 37 ans, en 1984.
Ce renouvellement n'est pas banal. Les trois promus cités ci-dessus n'ont jamais occupé de mandat parlementaire. Cela signifie qu'on peut faire une carrière politique à l'envers. Nous ne sommes plus seulement dans le schéma mitterrandien ou chiraquien, qui consistait à se trouver un fief et se faire élire et grimper les échelons au fil des élections. La règle, c'est quand même de passer par la case "député".
Chez nous, nos jeunes politique ont 52 ans, comme Manuel Valls. En France, c'est vrai que lorsque l'on est quinqua en politique, on est jeune. Mais si on regarde autour de nous, on n'est pas si jeune. Quand le Britannique Tony Blair a arrêté sa carrière politique, il avait 54 ans. En Espagne, José Maria Aznar et José Luis Zapatero sont devenus premier ministre à 43 et 44 ans.
C'est ce qui fait rager Bruno Le Maire qui vient d'avoir 45 ans, et qui brigue la présidence de l'UMP. "Arrêtez de dire que nous sommes jeunes", clame-t-il. C'est d'ailleurs tout le problème de cette génération Sarkozy. "À force de nous dire qu'on est jeune, on finit par prendre de l'âge", disent les Xavier Bertrand, NKM, François Baroin, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse.
Victor Hugo disait : "40 ans c'est la vieillesse de la jeunesse, et 50 ans c'est la jeunesse de la vieillesse".
Ce qui est en cause, c'est le renouvellement à l'intérieur des partis politiques. On a encore du mal à pousser les jeunes. On voit bien le décalage avec ce que l'on appelle la "net économie", où les jeunes qui créent ont 25/30 ans.
Notre monde politique a un mal fou à se régénérer. Pourtant, qui boude le plus les urnes ? Les jeunes, qui ne se trouvent pas forcément bien représentés. La classe politique française est fabriquée ainsi qu'elle a du mal à passer la main. Elle permet de cumuler, dans le temps, cinq ou six mandats.
On est dans une vie politique, en France, où les enfants n'ont pas le droit de prendre la parole à table.
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