François Hollande et Manuel Valls voulaient de la "cohérence" dans le nouveau gouvernement. Le contrat est-il rempli ? C'est l'image que cela veut en tout cas donner.
Dans l'ensemble, on a de belles promotions internes. D'abord avec Najat Vallaud-Belkacem à l'Education, ensuite avec Fleur Pellerin à la Culture. On notera quand même que toutes les deux en sont à leur troisième poste en deux ans. C'est un beau signal pour les femmes.
Il y a une petite touche "Martine Aubry", avec deux proches de la maire de Lille qui font leur entrée, ce qui n'est pas négligeable par les temps qui courent. Cela n'empêchera pas Martine Aubry de faire entendre sa petite musique.
Christiane Taubira est toujours à la Justice. C'est sans doute la seule concession de François Hollande, qui lui a demandé de rester. Il a considéré qu'elle avait été loyale.
Le véritable événement de ce remaniement, c'est la nomination d'Emmanuel Macron à la place d'Arnaud Montebourg au ministère de l'Économie. Inconnu du grand public, l'homme n'a que 36 ans. Cet ex-banquier est l'ancien conseiller économique de François Hollande. Son "hémisphère droit", comme on l'appelait à l'Élysée.
Dans l'ordre hiérarchique, Emmanuel Macron n'est pas très haut. Il est en onzième position, derrière le ministre de l'Agriculture. Dans l'ordre symbolique, en revanche, c'est très puissant.
En choisissant Emmanuel Macron, François Hollande a placé l'inspirateur du pacte de responsabilité à l'Économie. Macron, c'est l'homme qui pense que la relance passe par les entreprises. C'était le plus libéral de toute l'équipe Hollande. C'est un signal très fort. Cela signifie que le chef de l'État est allé au bout de l'idée. Il y a du Valls là dedans. Le Premier ministre voulait déjà nommer Macron au Budget quand il est arrivé à Matignon.
À propos de la taxe à 75%, Emmanuel Macron disait : "C'est Cuba sans le soleil". C'est dire si cela ne l'enchantait pas. Les collaborateurs d'Arnaud Montebourg surnommaient le nouvel arrivant "l'ennemi public". Tout est dit. On a surtout compris que la finance n'est plus l'ennemie de Hollande.
C'est un choix qui risque de coincer avec une partie de la majorité. Avec ce nouveau gouvernement, François Hollande et Manuel Valls n'ont pas élargi leur majorité, déjà riquiqui. Cela va être la guérilla à l'Assemblée. D'ailleurs, avant même le choix d'Emmanuel Macron, les députés socialistes proches de Manuel Valls avouaient qu'après le départ de Montebourg et de Hamon, il fallait s'attendre à un psychodrame sociolo-socialiste sur chaque texte au Parlement.
Le nombre des irréductibles dans le camp socialiste va-t-il faire tâche d'huile ? Va-t-on, chez les "frondeurs", vouloir faire la différence entre exprimer ses désaccords et faire tomber la majorité ? On sera assez vite fixé avec le vote du budget à l'automne.
C'est peut-être un choix clair, mais c'est un choix compliqué. C'est un choix qui ne laisse à François Hollande aucune marge de manœuvre. Là, c'est tout droit. La ligne de crête est extrêmement étroite. Il ne peut pas faire demi-tour. C'est étroit et ça va être raide.
Ce n'est pas qu'un gouvernement de combat qu'il va falloir voir à l'oeuvre, c'est un gouvernement commando.
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