On a beaucoup parlé de Nicolas Sarkozy et de la victoire de l'UMP aux départementales. C'était même la semaine "Sarkozy". Les amis du patron de l'UMP ont largement diffusé l'idée que grâce à ce succès électoral, il avait distancé tout le monde. Et Alain Juppé, dans tout ça ?
Le maire de Bordeaux continue aussi de diffuser sa petite musique, en disant que c'est aussi sa victoire, la victoire de sa stratégie de l'union de la droite et des centres. Chez ses amis, on prend bien soin d'expliquer en ce moment que ce qui est une "stratégie" chez Alain Juppé n'est qu'un "positionnement" chez Nicolas Sarkozy. Autrement dit : chez Juppé ça vient de loin, chez Sarkozy c'est de l'opportunisme.
En retour, les proches de Nicolas Sarkozy s'amusent beaucoup en pointant le cas de la Gironde, le fief d'Alain Juppé, où l'union de la droite et des centres n'a pas marché. "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette !"
On a le sentiment qu'Alain Juppé a décidé d’accélérer. C'est vrai qu'il est partout. Il donne des interviews, comme jeudi 2 avril dans le journal La Tribune, où il redit que si la primaire est "bidouillée", il se présentera au premier tour. Il à la télé, comme ce documentaire qui lui était consacré sur France 2.
Il organise une grande consultation avec des parents d'élèves. Il fait campagne dans les grandes écoles. Il aura presque tout fait : Sciences-Po Paris, Sciences-Po Bordeaux, Dauphine, l'Essec, HEC... C'est son truc, l'excellence. Attention que ça ne vienne pas trop alourdir une image très CSP+.
Mais bon vous voyez, c'est reparti comme en 40. Alain Juppé, en fait, n'entend pas se laisser distancer. Il n'a qu'un but en ce moment : ne pas perdre son avance.
C'est son truc, l'excellence. Attention que ça ne vienne pas trop alourdir une image très CSP+
Alba Ventura
La date des primaires à l'UMP a été fixée au mois de novembre 2016. Un avantage ou un handicap pour Alain Juppé ? Un an et demi, c'est très long. Nicolas Sarkozy, partout où il passe, explique qu'il est maintenant sur l'autoroute et que plus personne ne peut l'arrêter. Il dit d'ailleurs : "Ils auraient mieux fait de m'arrêter sur la bretelle d'autoroute (c'est-à-dire au moment de l'élection à la présidence de l'UMP), parce que maintenant je suis à 200 à l'heure !"
Tout le monde a compris que Nicolas Sarkozy était entré de plain-pied dans la primaire. Alain Juppé, le premier. À l'UMP, en ce moment, ce qui circule c'est que "ceux qui étaient inquiets à l'idée de voir Nicolas Sarkozy supprimer la primaire, feraient mieux de s'inquiéter qu'il veuille la gagner".
Alors Alain Juppé sait bien que l'inconvénient d'une longue et rude bataille, c'est que l'on peut s'essouffler, s'abîmer, s'user, surtout face à un adversaire énergique comme Nicolas Sarkozy. L'avantage, c'est que ça laisse le temps de montrer "la différence" entre l'un et l'autre. Juppé / Sarkozy : le yin et le yang, le bouillonnement et la modération, le clivage et la nuance.
Ses amis travaillent beaucoup le profil du Juppé "libéré", qui assume le "mariage pour tous", favorable à l'adoption pour les couples homosexuels. Un Alain Juppé qui a toujours été au service de quelqu'un (au plan national) et qui pour la première fois se retrouve maître de lui-même. Un Juppé qui essaie de se départir de sa raideur en s'essayant à la blague. Comme jeudi, devant des étudiants, lorsqu'on lui demande quel nom il donnerait à son petit chien s'il était élu à l'Élysée. Il répond du tac au tac : "Je l'appellerai Nico".
Libéré, qu'on vous dit, Alain Juppé. Libéré, délivré même !
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