Alain Duhamel : les policiers "ont déjà obtenu des choses, mais pas assez"

Ce mercredi 14 octobre a été marqué par des manifestations de policiers dans toute la France. Une démarche exceptionnelle, comme le confirme Alain Duhamel, pour qui "ce n'est pas tout à fait naturel de voir les forces de l'ordre en train de manifester elles-mêmes". Il explique que ceci "ne se produit en réalité que quand il y a des problèmes vraiment sérieux", et affirme que la police fait face aujourd'hui à de sérieux problèmes. En premier lieu, le plan vigipirate, qui "demande une mobilisation, une fatigue, l'absence de journées de récupération.

"C'est une difficulté absolument réelle"

Alain Duhamel sur le plan vigipirate

Le deuxième problème se trouve dans la relation avec la justice. "Les choses ne se passent pas de façon catastrophique normalement, mais il y a forcément des grosses erreurs de temps en temps avec malheureusement des conséquences graves", déclare Alain Duhamel en référence au policier grièvement blessé par un braqueur qui avait bénéficié d'une autorisation de sortie de prison. Le troisième problème réside dans certaines procédures, "qui sont extraordinairement lentes et compliquées, et qui se sont compliquées". Mais surtout, et c'est peut-être le problème le plus grave : "les risques physiques des policiers et des gendarmes ont nettement augmentés".

Une stratégie différente entre les syndicats policiers et la CGT

Le président de la République François Hollande va rencontrer les syndicats de policiers la semaine prochaine, alors qu'au même moment les syndicalistes de la CGT refusent de lui serrer la main. Peut-ont y voir une contradiction ? Il faut parler plutôt de "paradoxe" selon Alain Duhamel, qui s'explique cependant. En effet, "les syndicats de policiers ont habituellement une stratégie de dialogue avec le ministre. En revanche, la CGT a choisi une stratégie de confrontation. [...] Mais le résultat est qu'elle décline".

Concernant les syndicats de policiers, Alain Duhamel estime qu'"iIls ont déjà obtenu des choses, mais pas assez". Pour lui, "avec les problèmes spécifiques qui existent en ce moment, ils ont voulu faire pression. À mon avis, ils obtiendront encore quelque chose de plus".

Enfin, pour Alain Duhamel,  "le dialogue social n'est pas maudit mais tout est fait pour qu'il ai l'air d'être maudit. La réalité est différente de ce qu'on aperçoit : les violences sont rarissimes, les grèves ne cessent de diminuer et sont particulièrement basses cette année". Il rappelle que les syndicats français "sont très faibles, les plus faibles d'Europe, les plus faibles des pays développés et ils sont très divisés".