"C'est un coup d'État institutionnel du pouvoir et de la gauche" : voilà comment François Fillon a réagi mercredi 1er février face à ses troupes après les nouvelles révélations du Canard Enchaîné. C'est une contre-attaque très ciblée. L'ancien premier ministre a l'intime conviction que François Hollande et son ami Jean-Pierre Jouyet (le secrétaire général de l'Élysée) essaient de l'éliminer pour favoriser Emmanuel Macron. Précisons au passage que Jean- Pierre Jouyet est le parrain de Macron en politique, et que Jean-Pierre Jouyet et François Fillon ont eu un contentieux devant la justice, il y a plus de deux ans.
Maintenant, l'opération vise à resserrer les rangs et à demander à ses troupes de faire bloc. On cible le camp d'en face, l'ennemi : l'Élysée, Bercy, François Hollande. L'Élysée qui a d'ailleurs immédiatement réagi : "Le seul pouvoir c'est la justice (....) et l'exigence de la transparence et de l'exemplarité". François Fillon reste droit dans ses bottes, et il tente de renverser la charge pour ne plus être seul en ligne de mire.
Il essaie d'afficher sa solidité, son autorité, alors que sa campagne prend l'eau de toutes parts, et que le sol se dérobe sous ses pieds. La marque d'autorité, c'est important à droite : c'est pour cela qu'il dit qu'il ira "jusqu'au bout, qu'il sera (bien) candidat à l'élection présidentielle". Il est dans cette démarche d'auto-persuasion, où il doit se montrer fort, à l'offensive. Parce le soldat Fillon, c'est lui qui doit tenter de le sauver.
Cela peut-il fonctionner ? Sur une partie de ses supporteurs sans doute. Il y a ceux qui le voient comme l'homme qu'on cherche à abattre, celui qu'il faut éliminer pour faire gagner la gauche face à Marine Le Pen. Sur l'ensemble de ses partisans, c'est moins sûr. L'inquiétude gagne. Dans sa famille politique, on voit bien que ça commence à se fissurer. Le meeting de dimanche dernier, qui a réuni 10.000 personnes, n'a été qu'une brève parenthèse.
La plupart de ses soutiens s'interrogent en coulisses. Cela va continuer. Il y a ce jeudi 2 février au soir sur France 2 un documentaire dans l'émission Envoyé Spécial dans lequel Penelope Fillon dit qu'elle n'a "jamais été l'assistante de son mari". Il y a même des élus qui commencent dire à haute voix que "c'est fini". Georges Fenech, député du Rhône, proche de Nicolas Sarkozy et de Laurent Wauquiez, a même lancé un appel pour désigner dès aujourd'hui un remplaçant à François Fillon. Et un autre qui appelle Alain Juppé.
François Fillon est un homme orgueilleux. C'est aussi ce qui le fait tenir. Mais il sent bien cette fébrilité parmi les siens. C'est pour cela d'ailleurs qu'il a annulé tous ses déplacements de fin de semaine, au Liban et en Irak. Tout le monde a vu le premier sondage dans lequel il s'effondre : il n'est plus au second tour. Ça, c'est une photo de ce qu'éprouvent les Français qui ont vu d'une semaine à l'autre s'accumuler des sommes astronomiques.
François Fillon peut-il tenir ? C'est très compliqué. Mercredi, il a enclenché le compte à rebours : il a demandé à ses troupes de "tenir quinze jours". Quinze jours qui vont leur sembler à tous une éternité.
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