L'Assemblée nationale a rejeté, sans grande surprise, les deux motions de censure du gouvernement face à l'affaire Benalla, déposées d'une part par les députés Les Républicains et d'autres part par les groupes de gauche. Baroud d'honneur d'une crise qui aura ébranlé la majorité. Le Premier ministre Édouard Philippe a fustigé les deux motions et promis "de ne pas ralentir" les réformes.
Sans surprise, seuls 143 députés ont voté la première motion, celle des Républicains, loin de la majorité requise des 289 voix. Insoumis et communistes l'ont votée, comme 11 non inscrits, dont Marine Le Pen, mais pas les socialistes. La seconde motion de gauche, pour laquelle socialistes, communistes et insoumis avaient surmonté leurs divisions afin d'obtenir les 58 signatures requises, a obtenu elle seulement 74 voix, LR ne la votant pas.
À la veille de la fin de la session extraordinaire, oppositions et majorité se sont livrées à de vives passes d'armes, avec huées et claquements de pupitres. Ce "scandale, c'est celui d'un chef de l'État qui a protégé, qui a privilégié un homme qui lui a rendu des services", "barbouze s'il en est", a d'abord tonné le patron du groupe LR Christian Jacob, pour qui cette affaire "laissera des traces politiques et morales pour le chef de l'État".
Pour la motion PS-LFI-PCF, le communiste André Chassaigne a enchaîné sur "l'affaire Macron-Benalla" qui "a permis de lever le voile sur la réalité de l'exercice du pouvoir par le président" et "ouvert une plaie qui ne se refermera pas". Et les différents orateurs d'oppositions de multiplier les attaques contre la "dérive monarchique" (Valérie Rabault, PS), faisant le lien avec le projet de réforme institutionnel que tous combattent, "téléscopage significatif et remarquable" pour Jean-Luc Mélenchon.
Dans sa riposte d'une vingtaine de minutes, Édouard Philippe a déploré une "volonté d'atteindre" Emmanuel Macron et renvoyé le PS à sa lenteur à réagir sur l'affaire Cahuzac et LR au refus de Nicolas Sarkozy d'une commission d'enquête sur les sondages de l'Élysée. Sur l'affaire Benalla, "la démocratie a fonctionné" avec des enquêtes administrative, judiciaire et parlementaires, a-t-il martelé. Et, selon lui, "les faits ne permettent à personne d'évoquer je ne sais quelle milice parallèle".
Vos motions de censure ne sont rien d'autre que des motions de blocage
Édouard Philippe aux députés de l'opposition
"Vos motions de censure ne sont rien d'autre que des motions de blocage" avec "l'espoir de ralentir le rythme de la transformation", a déclaré le Premier ministre aux députés de l'opposition, profitant de la tribune pour défendre son bilan de l'an I. "Nous ne ralentirons pas, nous ne lâcherons rien, nous irons jusqu'au bout de notre projet", a-t-il promis.
Ces deux motions distinctes qui mettent en cause la responsabilité du gouvernement dans l'affaire de l'ex-collaborateur du président de la République, constituent une première sous le quinquennat mais aussi depuis 1980. "Une alerte", selon le terme du patron du PS, Olivier Faure, symbolisée par le report à la rentrée de la révision constitutionnelle voulue par le chef de l'État.
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