André Chassaigne, l'un des députés portant une motion de censure contre le gouvernement, a tenu un discours virulent face à Édouard Philippe. Le chef de file des députés communistes a affirmé mardi 31 juillet à l'Assemblée nationale que l'affaire Benalla a "ouvert une plaie qui ne se refermera pas", appelant la majorité à "ouvrir les yeux" et "censurer le gouvernement".
Défenseur de la motion de censure PCF-LFI-PS, il a souligné que les forces de gauche ont "estimé que l'exécutif a menti pour se protéger", et ont "cherché la vérité, mais vous avez refusé de vous expliquer" sur ce qu'il a appelé "l'affaire Macron-Benalla".
"Ensemble, mais chacun restant soi au cœur du commun combat" et avec "ses particularités, à l'image de la rose et du réséda d'Aragon", a-t-il glissé, concernant ses collègues de gauche.
S'adressant aux députés de la majorité de La République en Marche!, accusés d'avoir fait de la commission d'enquête de l'Assemblée une "mascarade", André Chassaigne a expliqué que "ce qu'il y a de terrible dans votre refus de faire émerger la vérité, c'est qu'il fait de vous de simples "digéreurs", intestins silencieux de la bouche élyséenne". "Vous croyez marcher vers votre salut, mais vous courez vers votre servitude", s'est-il exclamé.
"La crise que nous vivons engage la responsabilité du gouvernement, mais aussi celle du président la République", qui a "déclaré devant ses troupes qu'il était le "seul responsable" dans l’affaire dite "Benalla" ", a rappelé l'élu du Puy-de-Dôme. "Si les diverses enquêtes ouvertes devaient montrer" un "manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat", "il appartiendrait à la représentation nationale de s'interroger quant à l'opportunité d'enclencher cette procédure de destitution" prévue par la Constitution, a-t-il averti.
Dénonçant un "abus de pouvoir présidentiel", André Chassaigne en a profité pour pointer du doigt le projet de révision de la Constitution, dont l'examen a été reporté face à la tempête Benalla. "Ces circonstances exceptionnelles mettent en exergue" combien le projet de réforme constitutionnelle, porteur d'un "pouvoir présidentiel renforcé", n'est "pas à la hauteur de la crise de régime qui traverse la Ve République".
"Si vous imposez que la réforme poursuive son parcours législatif, ayez au moins le courage de porter le débat devant les Françaises et les Français", via "un référendum", a encore plaidé le leader des députés communistes. Une proposition que Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, a également défendu dans une intervention à l'Assemblée un peu plus tard.
M. Chassaigne a par ailleurs admis que la motion de censure visait, au-delà de l'affaire Benalla, la "responsabilité du gouvernement dans la politique menée depuis le début de la législature, une politique sociale d'une violence inouïe à l'encontre des salariés, des personnes privées d'emplois, des retraités, des jeunes".
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