Mort de Naomi : "Forte présomption de faute professionnelle", selon la direction du CHU

Qui est responsable ? Depuis la révélation de cette sombre histoire, de nombreuses questions demeurent concernant la mort de Naomi Musenga, une jeune Strasbourgeoise qui n'avait pas été prise au sérieux par le Samu. "C'est un drame partagé, vécu douloureusement par tous", insiste Christophe Gautier, directeur général des hôpitaux universitaires de Strasbourg, qui assure avoir été mis au courant de cette affaire par la presse.

Si une enquête préliminaire a été ouverte, l'établissement de santé a également ouvert une enquête administrative pour "faire toute la lumière" sur ce drame. "Le rendez-vous est d'ores et déjà fixé avec la famille, le 23 mai prochain, dans lequel je donnerai l'intégralité des conclusions de cette enquête", explique-t-il. 

De quoi obtenir certaines réponses ? Si la famille de Naomi Musenga refuse d'accabler l'opératrice du Samu qui a pris l'appel le 29 décembre dernier, l'attitude de cette dernière interroge. "L'enquête montrera, j'en suis certain, que les conditions de travail de cette journée n'avaient rien d'exceptionnelles. L'opératrice était à son deuxième jour de travail, elle avait pris son poste à 7h30 pour une régulation intervenue à 11h30", développe-t-il, ajoutant qu'elle revenait de "quinze jours de congés". 

Évoquant, à ce stade de l'enquête, une "très forte présomption de faute professionnelle caractérisée", Christophe Gautier ne souhaite cependant pas charger davantage l'opératrice, qui a été temporairement suspendue. "Je l'ai rencontrée. C'est une femme tout à fait affectée. Encore une fois, c'est un drame partagé, un drame rarissime", conclut-il.