Plus de cinquante jours dans les geôles turques en complet isolement. C'est la période extrêmement difficile qu'a dû vivre le journaliste français Loup Bureau, détenu en Turquie car accusé d'être "membre d'une organisation terroriste". Il est rentré en France dimanche 17 septembre mais les charges retenues contre lui n'ont pas été abandonnées.
Surtout, il reste 184 journalistes enfermés dans les prisons turques, selon les journalistes locaux. Reporter Sans Frontières en compte 170. Pour l'une des avocats de Loup Bureau, c'est de toute manière trop. Rusen Aytac continue à défendre le journaliste français avec Martin Pradel et rappelle à RTL.fr que les conditions des journalistes en détention sont "invivables".
Ces journalistes "n'ont pas tous la chance d'avoir une autre nationalité", ce qui rend leur défense encore plus compliquée. "C'est rare qu'un étranger reste aussi longtemps que Loup Bureau, la diplomatie européenne fonctionne", explique-t-elle. Mais pas toujours.
Cela fait 200 jours qu'un journaliste germano-turc, Deniz Yücel, ressortissant allemand, est retenu en Turquie. Ces détenus ont majoritairement une double nationalité. "Mais pour les journalistes turcs, c'est au-delà de compliqué !, explique l'avocate. Les conditions sont très difficiles, ils n'ont aucun contact avec l'extérieur, même les activités prévues aux détenus".
Une situation qui "a toujours existé" pour les journalistes mais "qui s'est accélérée après la tentative de coup d'État à l'été 2016". Depuis, pour les journalistes "l'atmosphère est devenue irrespirable". Les chefs d'accusation - quand ils sont connus - tournent autour de quatre principaux reproches : terrorisme, propagande terroriste, participation au coup d'État et atteinte à l'image de la Turquie.
Pourtant, ce dernier chef "n'existe plus dans le Code pénal turc", assure Rusen Aytac. Et d'affirmer que "la majorité des journalistes ne savent même pas de quoi ils sont accusés", ce qui rend leur défense plus que compliquée. "L'avocat n'a pas accès au dossier avant que l'acte d'accusation ne soit déposé, donc on suppose les charges par rapport aux questions posées".
En ce qui concerne l'avenir de Loup Bureau, le journaliste de 27 ans n'est pas relaxé. Les charges qui pèsent contre lui d'appartenance à une organisation terroriste, en l'occurrence le YPG (branche syrienne des Kurdes du PKK) sont toujours d'actualité. Ce groupe n'est pourtant pas considéré comme terroriste par l'Union européenne, précise Rusen Aytac.
L'audience de Loup Bureau, est, d'après elle, fixée dans un mois. "On espère que l'expertise de son matériel conclura qu'il n'a fait qu'exercer son métier". Mais s'il est condamné, "la Turquie pourra lancer un mandat de recherche international, et il pourrait ne plus pouvoir traverser les frontières. Ce n'est pas envisageable pour lui", conclut-elle.
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