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François Hollande lors de son arrivée à Bangui (Centrafrique) le 13 mai 2016.
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP
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François Hollande est arrivé dans la soirée du 13 mai à Abuja (Nigeria), à la veille d'un sommet régional consacré à la lutte contre le groupe islamiste armé Boko Haram. Dans la capitale nigériane, le chef d'État français sera le seul président non africain à participer samedi 14 mai au sommet. Un premier sommet avait été organisé à Paris le 17 mai 2014. Lors de cette rencontre seront aussi représentés le Cameroun, le Tchad et le Niger ainsi que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Les attaques du groupe islamiste, qui sévit depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria, ont fait plus de 20.000 morts, selon la Banque mondiale, empiétant au-delà des frontières, au Niger, Cameroun et Tchad. Depuis deux ans, la coopération régionale s'est renforcée, avec la mise en place d'une force multinationale mixte (FMM) de 8.500 hommes. L'emprise territoriale des jihadistes a régressé mais les attentats meurtriers se sont multipliés.
Le président français a auparavant passé quelques heures en Centrafrique, où il s'est entretenu avec le nouveau président Faustin Archange Touadéra du désengagement des troupes françaises et à la reconstruction d'un pays ruiné. "Aujourd'hui, l'opération Sangaris se termine", a déclaré François Hollande. "Je l'avais décidée au tout début de décembre 2013 parce que le chaos avait hélas saisi la Centrafrique et parce que des massacres s'y produisait", a-t-il rappelé, avant de saluer "le courage exemplaire" des soldats. "Sangaris est une opération parfaitement réussie", a-t-il jugé.
L'opération doit se terminer en décembre, au terme d'un désengagement progressif. De plus de 2.500 militaires au plus fort de la crise, Sangaris n'en compte déjà plus que 650, selon l'entourage du Président. "Nos armées sont appelées sur d'autres fronts, toujours la zone du Sahel", mais aussi "la Syrie et l'Irak", a-t-il expliqué: en outre, "la France est toujours sous la menace terroriste".
La France est et sera toujours là
François Hollande au sujet du désengagement français en Centrafrique.
"Mais la France est et sera toujours là" dans le cadre de la force de l'ONU (Minusca) et de la mission européenne, a-t-il assuré à son homologue centrafricain. Français Hollande s'était rendu dans la capitale de l'ex-colonie française à deux reprises, en décembre 2013 et février 2014, alors que l'opération Sangaris venait de se déployer pour stopper des violences intercommunautaires.
Aujourd'hui, "je reviens alors que la transition a réussi, la stabilité a été retrouvée", a affirmé le président français, ajoutant que désormais "la France veut prendre la tête d'un groupe de bailleurs pour la Centrafrique", car "il n'y aura de sécurité que par le développement et il n'y aura de développement que par la sécurité".
Faustin Archange Touadéra a remercié son hôte pour son action en faveur de la Centrafrique, soulignant que de son côté, il s'attachait à relever "les défis du moment, que sont la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, l'assainissement des finances publiques" dans un pays rongé par la corruption.
François Hollande s'est ensuite rendu - entouré d'un important dispositif de sécurité et acclamé par la foule - dans le quartier du PK5, où il s'était déjà allé en février 2014. À l'époque, cette enclave musulmane de Bangui était au cœur d'affrontements sanglants entre milices majoritairement chrétiennes anti-balaka et ex-rebelles à dominante musulmane de la Séléka. "Le quartier était quasi désert, la tension extrême", s'est-il souvenu. "Aujourd'hui c'était très différent, avec cette liesse, avec tous les représentants des musulmans, des chrétiens qui étaient là ensemble, les commerçants aussi. C'était une belle image par rapport à ce qui s'est produit".
Sa visite est également intervenue alors que des soldats français et des Casques bleus engagés en Centrafrique sont soupçonnés d'abus sexuels pour lesquels trois enquêtes judiciaires ont été ouvertes à Paris. "S'il y a des responsabilités, il n'y aura pas d'impunité", a-t-il répété. Le chef de l'État français a par ailleurs été sollicité par l'organisation Reporters sans frontières et la mère de la photojournaliste française Camille Lepage, tuée le 12 mai 2014 dans une embuscade dans l'ouest de la RCA, qui estiment que l'enquête sur les circonstances de sa mort "piétine". "Nous avons convenu que la justice devait passer, que nous devions tout savoir, a-t-il assuré.
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