New Areva, c'est notre industriel du nucléaire, issu de la faillite d'Areva et recentré sur le combustible. L'entreprise se trouve actuellement dans la phase finale de négociations pour la construction d'une gigantesque usine de retraitement et de recyclage du combustible nucléaire (celui qui sert à alimenter les centrales et qui est évidemment d'une dangerosité radioactive considérables).
Cela requiert de la haute technologie. Les Français sont parmi les seuls à la posséder. Ils ont déjà vendu une telle usine au Japon. C'est un contrat potentiel de 10 milliards d'euros pour Areva, tandis que le projet total serait évalué, avec le génie civil et la construction, à plus de 20 milliards d'euros. Cela représenterait près de sept années de travail pour quelque 2.000 ingénieurs français.
Cela veut-il dire qu'il y aurait de quoi sauver Areva ? En tout cas, cela peut lui apporter un plan de charge substantiel, après les années sombres où l'entreprise a failli disparaître, plombée par les erreurs stratégiques, l'effondrement du marché du nucléaire, la catastrophe de Fukushima et les déboires de la première technologie française de l'EPR. Mais vous savez que signer un contrat de cette taille avec des Chinois, ce n'est pas une mince affaire.
Voilà près de dix ans que les deux parties discutent et signent régulièrement accords, protocoles et compromis. En Chine, on recommence à négocier à chaque fois qu'on signe. Pour vous donner une idée de la complexité du contrat, les annexes techniques représentent 10.000 pages.
L'autre problème est la localisation du site de l'usine de retraitement. Le projet initial était prévu à Lianyungang, dans la province du Jiangsu (c'est tout près de Shanghai). Mais dès que la décision des autorités a fuité, les habitants ont organisé des manifestations de plusieurs milliers de personnes, pour protester contre l'installation de l'usine de retraitement.
L'opposition a été telle que la municipalité de Lianyungang a été contrainte de retirer sa candidature. Un autre site a été choisi aujourd'hui, il n'est pas connu. Comment vont réagir les habitants lorsqu'ils sauront que c'est dans leur ville ? Le pouvoir a déjà été contraint de renoncer à deux autres projets - des centrales cette fois-ci -, à cause de l'hostilité de la population.
Se pose aussi la question de la mise en service de l'usine ? Les Chinois sont relativement pressés, car leur programme nucléaire est lancé comme un train à pleine vitesse, pour remplacer les centrales à charbon, qui comptent encore pour une part très majoritaire de la production d'énergie et que le gouvernement veut fermer d'ici 2030 pour satisfaire aux engagements sur le climat.
L'usine, qui serait la première de ce type en Chine, est envisagée sur le modèle de celle de la Hague, qui fait le même travail en France (notre pays produit deux kilos de déchets nucléaires par an et par français).
La Chine possède déjà 35 réacteurs en activité, une vingtaine en construction et une petite trentaine en cours d'étude. Dans dix ans, ce sera le premier parc nucléaire au monde. C'est donc un marché clé pour les Français du nucléaire, et en particulier pour New Areva.
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