C'est une situation délicate pour la Chine. Le pays a beau avoir condamné le dernier tir de missile de la Corée du Nord, son hostilité au régime de Pyongyang n'est pas assez marquée aux yeux des États-Unis. Jeudi 14 septembre, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a ainsi appelé Pékin à utiliser le levier de ses exportations de pétrole pour faire pression sur la Corée du Nord.
Mais la Chine préfère privilégier la négociation et la consultation avec la Corée du Nord. C'est d'ailleurs ce qui l'a amenée à appeler à travailler à une issue "pacifique" à la crise, lors des discussions autour de la huitième série de sanctions prise par les Nations Unies à l'encontre de Pyongyang lundi 11 septembre.
Allié historique du Nord de la péninsule depuis la fin de la guerre de Corée, la Chine se retrouvé piégée entre les pressions des pays occidentaux et sa proximité avec le régime de Kim Jong-un.
L'alliance entre Pékin et Pyongyang se base sur un "Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle" signé en 1961, soit huit ans après la fin de la guerre de Corée. L'application exacte de ce texte est aujourd'hui incertaine, mais la proximité des deux régimes explique en partie l'ambiguïté de Pékin.
Alors que Donald Trump promettait "le feu et la colère" à Pyongyang pendant l'été, la Chine est longtemps restée en retrait de l'escalade entre les États-Unis et la Corée du Nord. Le 11 août, Pékin a simplement appelé "toutes les parties à faire preuve de prudence dans leurs mots et actions".
Loin de prendre position, Pékin renvoyait alors dos à dos américains et coréens en demandant à la fois l'interruption des essais nucléaires et des tirs de missiles de la part du régime de Kim Jong-un, et l'arrêt des manœuvres militaires américaine et sud-coréenne sur la péninsule. Un comportement ambigu qui provoque l'impatience des américains.
La huitième série de sanctions à l'égard de la Corée du Nord adoptée par les Nations Unies, prévoit un important volet de sanctions économiques. Le texte interdit notamment au pays d'exporter du textile, et restreint son approvisionnement en pétrole via un embargo partiel et progressif. Le rôle de la Chine est crucial dans l'efficacité de ces mesures : premier partenaire économique de la Corée du Nord, elle lui fournit quasiment la totalité de ses ressources énergétiques.
Un embargo total comme l'exigent les États-Unis déstabiliserait significativement le régime. Mais selon Jingdong Yuan, professeur à l'Université de Sydney interrogée par l'AFP, il "ne s'effondrerait pas soudainement". Dans un premier temps, Pyongyang restreindrait la consommation d'énergie des habitants au profit de l'armée, jusqu'à ce que la situation se complique.
Pour la Chine, l'effondrement du régime nord-coréen signifierait un afflux de réfugiés et une réunification de la péninsule sous l'égide américaine. En cédant aux pressions du secrétaire d'État américain, Pékin risque sa place de puissance régionale sur le continent asiatique. Et de s'attirer les foudres du régime de Kim Jong-un à son tour.
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