Concert annulé à Rotterdam : ce que l'on sait de cette "menace terroriste"

Toute l'Europe doit faire face à une menace terroriste de plus en plus grande. Une semaine après le double attentat perpétré à Barcelone et Cambrils, qui ont fait 15 morts et 120 blessés, la ville de Rotterdam, aux Pays-Bas, est à son tour en état d'alerte. Mercredi 23 août, un concert du groupe de rock californien Allah-Las a été annulé après la transmission d'une "information concrète" sur un projet d'attentat à la salle Maasilo, située au sud de la ville, lors de ce concert.

Quelques heures après l'annulation du spectacle, une fourgonnette immatriculée en Espagne a été découverte par la police néerlandaise. À l'intérieur se trouvait plusieurs bonbonnes de gaz. Deux hommes ont rapidement été arrêtés : le conducteur de la camionnette ainsi qu'un homme de 22 ans.

La police néerlandaise a en effet déclaré jeudi 24 août avoir reçu des informations de la police espagnole sur un projet d'attentat. "Il y avait une information concrète qu'un attentat serait commis à cette date, à cet endroit, contre ce groupe de rock", a déclaré jeudi à le chef de la police de Rotterdam Frank Paauw.

Un lien avec l'Espagne ?

Ces arrestations et l'annulation du concert interviennent dans un climat tendu après les attentats en Espagne, revendiqués par le groupe État islamique. Surtout que l'enquête se poursuit sur de possibles ramifications internationales et les déplacements à l'étranger, notamment en France et en Belgique, de plusieurs membres présumés de la cellule incriminée.

Cependant, les autorités espagnoles et néerlandaises n'ont pas indiqué si le signalement avait été envoyé avant ou après les attentats en Catalogne, ni si cette information comprenait des détails sur les modalités d'un éventuel attentat. 

Deux hommes interpellés

Après l'annulation du concert et la découverte d'une fourgonnette remplie de bonbonnes de gaz, deux arrestations ont rapidement été effectuées. L'homme au volant de la camionnette, immatriculée en Espagne, a été interpellé mercredi vers 21h30 après qu'il "s'est trompé plus de deux fois de route" à cent mètres de la salle du Maassilo.

Toujours en détention, le ressortissant espagnol devait être à nouveau entendu et fait toujours l'objet d'une enquête. Toutefois, "il semble à ce stade que nous avons plutôt affaire au mauvais homme au mauvais endroit au mauvais moment et avec le mauvais contenu dans son véhicule qu'à du terrorisme", a réagi le chef de la police de Rotterdam, parlant de "beaucoup de malchance". Ce conducteur semblait en effet "sous l'influence de l'alcool". Technicien de profession, il possédait une attestation pour le transport de bonbonnes de gaz.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 2 heures du matin, un second individu a été interpellé. Les collaborateurs des Services d'interventions spéciales (DSI) ont fait une descente dans une habitation du Brabant, une province située au sud de la ville. Un habitant de 22 ans a été arrêté alors qu'une perquisition élargie a été également été menée durant la nuit. Ce dernier est suspecté "d'être impliqué dans la préparation d'un attentat terroriste", a déclaré Franck Paauw. 

Une menace toujours d'actualité ?

La camionnette découverte à Rotterdam ne semble pas impliqué dans un quelconque projet d'attentat, selon les propos de la police néerlandaise. Les services de déminage ont en effet fouillé le véhicule et "n'ont rien découvert à côté des bonbonnes", tandis que la perquisition au domicile du chauffeur "n'a livré aucun lien pour le moment avec la menace terroriste au Maassilo".

De son côté, la Guardia civil espagnole a déclaré qu'il était exclu que l'homme en question "était sur le point de commettre un attentat de cette manière". "Nous croyons donc que s'il y avait une menace, elle ne venait pas de ce véhicule", ont ajouté les autorités espagnole. 

Un groupe qui créé la polémique

Le groupe Allah-Las, qui devait se produire à 20h30 à Rotterdam, a été accompagné sous escorte policière hors du Maassilo. Le groupe a assuré dans un communiqué être "sain et sauf et très reconnaissant envers la police de Rotterdam et les autres agences chargées de détecter la menace potentielle".

Les membres du groupe avaient affirmé il y a un an au quotidien britannique The Guardian avoir reçu des courriers électroniques de musulmans offensés par leur nom, "Allah-Las", mais assuré que "ce n'était absolument pas notre intention". Ils expliquaient alors avoir choisi d'évoquer Allah parce qu'ils voulaient un nom "aux consonances sacrées".

Les Pays-Bas ont pour l'heure été épargnés par la vague d'attentats qui a ébranlé leurs proches voisins européens, mais les autorités locales restent sur leurs gardes en raison de plusieurs alertes ces derniers mois et de rapports indiquant que des individus liés aux attentats de Paris et de Bruxelles sont brièvement entrés dans le pays notamment.

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