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Chine : Xi Jinping veut "une armée de classe mondiale"

Le président chinois a déclaré vouloir "faire de l'armée populaire une armée de classe mondiale". Une annonce qui a de quoi inquiéter ses voisins.

L'Armée populaire de libération à l'aéroport Xiamen Gaoqi le 3 septembre 2017.
Crédit : WU HONG / POOL / AFP
Sarah Ugolini & AFP
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"Une armée de classe mondiale", c'est le rêve du président chinois Xi Jinping à l'horizon 2050. Cette volonté de modernisation de l'armée chinoise doit-elle alarmer ? En Asie, si la Chine inquiète ses voisins, elle ne constitue pas pour autant une menace immédiate selon de nombreux experts.

Avions, navires, armements, le budget militaire chinois augmente depuis 30 ans pour moderniser des équipements obsolètes, mais il faut rappeler qu'il reste encore trois fois inférieur à celui des États-Unis. Face à cet état de fait, Pékin veut combler son retard. "Il faut réaliser la modernisation de la défense nationale et de l'armée en 2035 et vers le milieu du siècle faire de l'armée populaire une armée de classe mondiale", a martelé Xi Jinping face à 2.300 délégués du Parti communiste chinois (PCC).

Un message d'avertissement aux autres pays

Un discours qui "s'adresse aux éléments nationalistes de l'opinion", estime James Char, expert militaire à l'Université de technologie de Nanyang, à Singapour. "C'est aussi un message aux autres pays pour leur signifier le désir de Pékin d'avoir une armée aussi forte que son économie", aujourd'hui la deuxième mondiale. 

En effet, la Chine a longtemps perdu tous les conflits auxquels elle a participé depuis le milieu du XIXe siècle. "Plus que tout autre pays, nous rêvons donc d'une armée forte. Pas pour brimer les autres nations, mais pour nous défendre", déclare Ni Lexiong, professeur à l'Institut de recherche sur la stratégie de défense à Shanghai. "Les renversements de régimes en Irak et en Libye ont également servi d'avertissement sur cette nécessité."

Une montée en puissance militaire qui inquiète

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Pour rappel, la Chine n'a participé à aucun conflit depuis une courte guerre contre le Vietnam en 1979, mais elle renforce sa présence à l'international. Elle a ouvert seulement cette année sa première base militaire à l'étranger, à Djibouti. Sa marine participe depuis 2008 aux opérations anti-piraterie au large de la Somalie et dans le golfe d'Aden. Elle est aussi le plus gros contributeur aux opérations de maintien de la paix de l'ONU parmi les membres permanents du Conseil de sécurité (2.500 soldats et experts militaires).

La Chine commence donc à inquiéter ses voisins. Avec l'Inde, elle a plusieurs différends frontaliers, illustrés cet été par un face-à-face tendu dans l'Himalaya pendant deux mois. Le Japon s'agace également de patrouilles maritimes chinoises régulières près des îles Senkaku (appelées "Diaoyu" en mandarin), revendiquées par la Chine. Pour Tokyo, le renforcement militaire chinois est également "une inquiétude pour la sécurité dans la région".

Enfin, Pékin revendique comme sienne la majorité de la mer de Chine méridionale, où des riverains (Vietnam, Philippines, Malaisie) ont des prétentions rivales. Depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, Xi Jinping y a fait renforcer des récifs contrôlés par la Chine afin d'y construire des installations, notamment militaires (pistes d'atterrissage, armements).
"La Chine n'a pas de velléités belliqueuses. Mais il est incontestable que sa montée en puissance militaire entraîne une course aux armements en Asie", juge Juliette Genevaz, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire française. "Le Japon parle de se réarmer, la Corée du Sud déploie un système antimissiles, les budgets de la défense vietnamien et philippin augmentent vite."

Vers une diplomatie moins agressive ?

Les dépenses militaires chinoises en 2016 ont atteint 215 milliards de dollars, selon l'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri), ce qui la place au premier rang en Asie, loin devant l'Inde (56 milliards), le Japon (46) et la Corée du Sud (37). Les tensions sont cependant retombées ces derniers mois avec le Vietnam et les Philippines. Avec l'Inde, "il peut certes y avoir des escarmouches localisées", juge Manoj Joshi, du cabinet Observer Research Foundation à New Delhi, mais "pas la perspective d'une guerre ouverte entre deux voisins dotés de l'arme nucléaire".

Xi Jinping a dû montrer ses muscles à la tête de l'armée durant ses cinq premières années de mandat, faute d'avoir consolidé son pouvoir, estime James Char. Mais l'homme fort de Pékin vient de réaffirmer lors du congrès du Parti communiste "la direction absolue" du PCC sur l'armée, après avoir fait tomber les deux plus hauts gradés du pays pour corruption.

"Maintenant qu'il a affermi son autorité, on peut penser que Pékin mènera une diplomatie moins agressive à court et moyen terme. La Chine va continuer à évoluer de plus en plus loin de ses côtes et probablement ouvrir de nouvelles bases à l'étranger", juge James Char. "Mais elle agira avec prudence à l'international et ne s'engagera pas dans des missions de gendarme du monde celles des États-Unis en Irak ou en Afghanistan."

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