Accusations de viols en Centrafrique : des soldats du Tchad et de Guinée impliqués

Des soldats tchadiens et de Guinée équatoriale sont également accusés par un rapport de l'ONU d'abus sexuels sur des enfants en Centrafrique, où des militaires français sont déjà mis en cause, a indiqué une ONG ce jeudi 30 avril.

Il s'agit de trois soldats tchadiens et deux équato-guinéens, a précisé la co-directrice de l'ONG américaine Aids-Free World, Paula Donovan, qui a communiqué le rapport au journal britannique The Guardian.

Un des enfants cité dans ce rapport interne de l'ONU "a témoigné avoir vu son ami être sodomisé par deux soldats tchadiens pendant qu'un troisième faisait le guet", a expliqué Paula Donovan. Un autre enfant interrogé a déclaré avoir vu son copain, âgé de 9 ou 10 ans, en compagnie de deux soldats de Guinée équatoriale. "Son ami a fait une fellation et a été sodomisé par un des soldats tandis que le second faisait le guet, puis les deux militaires ont échangé leurs places", a indiqué Paula Donovan.

La plupart ont pu fournir des descriptions physiques détaillées des soldats

Paula Donovan, de l'ONG Aids-Free World

Toujours selon elle, certains des enfants qui ont témoigné donnent des prénoms de soldats, d'autres des noms qu'ils ont entendus dans des conversations entre leurs agresseurs, d'autres encore des informations sur les fonctions qu'assuraient ces militaires. "La plupart ont pu fournir des descriptions physiques détaillées des soldats", a-t-elle souligné.

Selon une source judiciaire française, quatorze militaires français sont mis en cause dans cette affaire, mais "très peu" ont été identifiés. À l'époque des faits, entre décembre 2013 et juin 2014, les Français faisaient partie de l'opération Sangaris et la Mission de stabilisation de l'ONU en RCA (Minusca) n'était pas encore déployée. Le Tchad et la Guinée équatoriale participaient à l'époque à la Misca, une force panafricaine de maintien de la paix en RCA qui a précédé la Minusca.