L'explosion de la course à pied fait naître un solide business
REPLAY / ÉDITO - La course à pied est l'activité qui rassemble le plus de monde, notamment les femmes. Un très solide business se déploie autour de ce sport.
Il n’est plus possible de s’inscrire au Marathon de Paris du 12 avril prochain. Il y a trop de coureurs en lice. La course à pied, c'est le dernier engouement des français. Le magazine Capital, en partenariat avec RTL, a décidé de s’intéresser au sujet.
C'est un phénomène assez fascinant. Derrière toutes ces foulées, on découvre une autre carte de France. Par exemple, on court plus à Lyon qu’à Lille, et plus à Paris qu’à Nantes. C’est à Clermont-Ferrand que l'on trottine avec le plus de fougue. On découvre aussi que la course à pied est aujourd'hui l’activité physique à la mode : près de 8 millions de Français s’y adonnent tous les jours.
C'est une troupe qui a rassemble 2 millions de personnes supplémentaires en moins de deux ans. On y voit aussi que ce sont les femmes qui constituent la force montante du peloton. Bref, un panorama de sociologie économique très instructif.
Plusieurs raisons objectives expliquent cette explosion de la course à pied.
1/ C'est une bonne réponse à la théorie économique de l'offre. Plus on vous propose d'opportunité, plus vous développez l'activité. En France, on compte 5.800 courses - dont 57 marathons - officiellement recensées en France.
2/ Le running correspond parfaitement à l'évolution de notre organisation professionnelle et personnelle. On a de moins en moins de temps. La course à pied, c'est la discipline idéale des gens pressés. Une heure, une douche et l'affaire est réglée.
3/ C'est un sport d'indépendant : pas d’installation spécifique, pas de club obligatoire et un équipement relativement peu onéreux.
Dans chaque foulée, se niche de la recherche et développement
Christian Menanteau
Un sport qui échappe donc au business ? Pas du tout ! Le running, sous couvert de simplicité, avance masqué. Dans chaque foulée, se niche de la recherche et développement. Il y a des puces dans les talons et des capteurs dans les textiles. On met des applications dans les smartphones. Il y a une grosse bataille industrielle, une débauche de marketing et, pour les meilleurs, de solides profits.
Le seul marché de la chaussure pèse plus de 400 millions par an. Tous les grands noms (Nike, Adidas, Asics) se le dispute. On trouve dans leurs traces une jolie troupe de PME très high-tech, comme le Français Hoka, le Lyonnais Cityzen Sciences (avec ses maillots connectés), le Breton Overstims (un spécialiste des compléments alimentaires). Sans oublier les nouveaux 240 magasins experts en running.
On voit se déployer un très solide business pour favoriser et accompagner les émules de Mimoun et Zátopek.
