1994 : le gouvernement libéral d’Édouard Balladur présente une loi sur la famille. Cette loi permet à plus de couples d’obtenir un congé parental. En coulisses, une marque a milité pour cette avancée, Fleury Michon. Au milieu des années 90, beaucoup de questions se posent. Comment lutter contre le chômage grandissant ? Comment concilier travail et vie de famille ? Ces débats, l’entreprise Fleury n’y échappe pas. Et à l’époque, les salariés demandent l’aide de leur patron.
Les patrons ont alors une idée. Créer un congé parental dès le premier enfant. À la fois pour libérer des places et pour permettre aux parents de consacrer plus de temps à leur famille. "La personne, si elle disparaît pendant quelques mois, elle libère une quantité de travail et il faut bien la remplacer, explique Raymond Doizon, directeur général du groupe. Dès le début, on a vu que c’était un remplacement qu’il faudrait faire et donc ça crée de l’emploi".
Mais la proposition fait débat. "L’Humanité notamment, a titré : 'Fleury Michon chasse les femmes de leur travail', se souvient Flore Capellier, docteur en droit de la famille. Patrons et salariés finissent par tomber d’accord. Pour Fleury Michon c’est l’heure des comptes. Les employés en congé, il faut toujours les payer, il faut régler des cotisations patronales, et ça va coûter cher. "On arrivait à une enveloppe supérieure à 2 millions de francs, c’était un budget qu’on ne pouvait pas prendre en charge dans l’entreprise", se souvient Raymond Doizon.
Fleury Michon doit absolument être exonéré de cotisation. La marque se lance dans du lobbying. "On a remué ciel et terre, les députés, les sénateurs et finalement on a réussi à convaincre l’ensemble des personnes sur ce projet-là", poursuit-il. On est en 1994, au même moment, le gouvernement Balladur se lance dans une loi sur la famille portée par la ministre Simone Veil. "Il y a des objectifs qui se croisent entre la politique d’entreprise que veut mener Fleury Michon et d’un autre côté, cette loi qui vise à développer la natalité et à soutenir cette sphère familiale dans une période de crise".
Et le 1er juin, à l’Assemblée Nationale, Simone Veil donne même la marque en exemple pour défendre son projet de loi. La loi famille finit par être adoptée, avec un amendement sur le congé parental, l’amendement Fleury Michon. Dans l’entreprise, l’une des secrétaires, Isabelle, en a bénéficié tout de suite. "Je suis tombée enceinte à ce moment-là et je me suis dit pourquoi pas utiliser cette possibilité. L’allocation mensuelle était de 2.900 francs. C’était une grande chance", raconte-t-elle. Depuis 20 ans, chez Fleury Michon, plus de 200 salariés en ont profité et le congé parental dès le premier enfant a été étendu aux entreprises du privé comme du public.
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