Sensitivity reader est un nouveau métier qui pourrait se traduire par "lecteur sensible", ou plutôt, "lecteur censeur", voire même "contrôleur de sensibilité". Ce week-end, Le Figaro s’est penché sur ce nouveau travail.
Ils sont de plus en plus nombreux dans les maisons d'édition
aux États Unis. Leur job : lire les manuscrits, et vérifier si des propos ou des personnages risquent d'être perçus comme désobligeants, racistes, homophobes, ou misogynes pour les uns ou les autres.
Exemple hallucinant tiré du magazine Livres hebdo : dans un
polar, une romancière s'est vu conseiller de ne pas utiliser les adjectifs
"estropié" et "difforme" en parlant d'un chien qui avait
perdu une patte. Ces mots pouvaient être perçus comme insultants par des
personnes handicapées.
Une situation qu’on ne retrouve pas encore en France, mais qui
pourrait se préciser rapidement. L’exemple de Pierre Loti, l'auteur de Pecheur
d'Islande, est révélateur. Récemment, des associations antiracistes ont demandé
à Emmanuel Macron de retirer sa maison du loto du patrimoine. Loti était pro-Turc,
et on l'accuse de haine à l'égard des Arméniens et des Juifs.
Que dire de Rimbaud, des Liaisons dangereuses, de Dom Juan,
à la fois harceleur et agent des cigarettiers, lui qui déclare: "Et qui
vit sans tabac n'est pas digne de vivre" ? Pour ne choquer personne pour
ne pas risquer sa bonne réputation sur Internet, les éditeurs promettent une
littérature saine, garantie sans polémique.
Du light, sans sucre et sans matière grasse. Mais à en
croire certains éditeurs, le danger est ailleurs. Car ce qui émerge
aujourd'hui, c'est la littérature segmentée. Aux États-Unis, la puissance des
lobbies a fait apparaître des romans réservés aux Noirs, aux Hispaniques, aux
gays, aux Juifs, et la dernière tendance est c'est le "Salaam read", destiné aux
musulmans. Des sortes de "romans halal".
Une survivance de l'ère soviétique, ou plutôt une résurgence
communiste. Les dessaoûloirs avaient été fermés en 2011, car jugés trop
sulfureux. En URSS, le problème de l'alcoolisme était traité avec vigueur. Les
ivrognes étaient souvent embarqués de force, et maltraités : électrochocs,
douches froides, des patients le plus souvent attachés.
Avec le mondial, certaines villes hôtes voient arriver avec
inquiétudes des hordes de supporters avinés, ou plutôt assommés par la vodka
russe. Les dessaoûloirs, en version moderne font donc leur apparition.
Le modèle du genre se trouve à Tcheliabinsk, où s'est rendu
la correspondante de L'Opinion. 35 lits couchettes, 33 employés dont quatre
médecins et quatre infirmières. On peut y rester entre 3h et 24h. Les individus
ivres y sont soignés, et leurs affaires placées à la consigne.
Désormais les douches sont chaudes, et le séjour est volontaire, et gratuit. Mais au temps des soviets, il fallait payer 200 roubles pour se faire martyriser. Pour ceux qui pensent que les dessaoûloirs seront plus utiles aux autochtones qu'aux supporters étrangers, il est bon de noter qu'aujourd'hui, un Russe boit moins qu'un Allemand ou qu'un Français.
Il y a en Corée du Nord un secret, un très lourd secret de
famille que le régime tente par tous les moyens de camoufler. La mère de Kim
Jong Un était Japonaise. Or les Japonais, en Corée, ce sont les occupants, les
colons.
Le chef absolu a donc des origines sulfureuses mais on n'en
parle pas."C'est comme si on annonçait à Hitler que sa mère était
juive", résume un humanitaire. Cette mère japonaise, c'est elle qui a
façonné le dictateur atomique d'aujourd'hui. Elle qui lui a légué ce large
sourire et ce sens de la communication.
Elle était danseuse, kimono rose à fleurs et cheveux tirés.
Kim l'adorait, mais on l'a envoyé en Suisse pour étudier. À l'époque, il
devient fan de basket. Sur le terrain, l'élève timide devient une bête de
compétition. Un leader, déjà colérique et mauvais perdant.
De ces années-là, Kim va garder un goût prononcé pour
l'appenzell et les fromages alpins, qu'il se fait régulièrement livrer à
Pyongyang. Il s'est même fait construire une station de ski modèle dans son
pays. Parle-t-il encore le Bern deutsch, le dialecte bernois qu'il utilisait à
l'école ? Pas sûr, l'anglais oui, quelques rudiments de français aussi. Le correspondant du Figaro Nicolas Falletti dresse le portrait de Kim le terrible
dans un livre dont le quotidien publie les bonnes feuilles ce matin.
On y découvre cette anecdote assez croquignolesque : un
jour, en randonnée de vacances sur le mont Paektu, on a surpris Kim en train
d'uriner l'air de rien dans le lac du cratère. Or c'est le lieu de naissance mythique de la nation
coréenne, là où son père aurait vu le jour, c'est du moins ce que serine la
propagande. Cette incartade était passable du pire des châtiments pour
n'importe quel quidam nord-coréen. Son père y a vu la marque d'un grand dirigeant...
Il s'en passe des choses sur Internet, comme le montre l’infographie publiée par Courrier International. En une minute on trouve ainsi : 3.7 millions de nouvelles requêtes sur Google, 67 appareils expédiés par Amazon, 187 millions de mails envoyés, et 481.000 tweets publiés. Mais là, pas de sensitivity reader, ce n'est pas le dessaouloir, mais le défouloir.
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