Nous avons une image très biaisée en matière d'instruction des Français. Probablement parce que la réalité n'est pas flatteuse, et que l'Éducation nationale - premier budget de la nation - s'escrime autour de slogans comme "80% d'une classe d'âge au niveau du bac". Cela lui permet de dresser un rideau de fumée sur une situation qui, au final, est tout sauf glorieuse. La sixième puissance économique de la planète n'a que 16% de sa population active à bac+2, et 25% seulement qui a au mieux le certificat d'études primaire.
Si on examine les ouvriers et les employés en poste aujourd'hui (ils représentent la moitié des 27 millions d'actifs français), ils ne sont que 25% à posséder un CAP ou un BEP, et 20% le baccalauréat. Les choses n'évoluent que très lentement : 53% des bac+3 et plus sont issus de familles d'enseignants ou de cadres, contre 8% seulement chez les ouvriers.
La faiblesse du niveau moyen de formation est un obstacle terrible à l'activité et à l'insertion dans le monde du travail. Dans les Hauts-de-France, par exemple, 4.647 postes d'emplois à domicile sont en souffrance faute de personnel apte et formé. Les chefs d'entreprise et les DRH le soulignent : la France souffre d'un manque criant de qualifications professionnelles.
Emmanuel Macron s'est félicité du savoir-faire des chantiers navals de Saint-Nazaire. Il a oublié simplement de souligner que sans ses travailleurs détachés - chaudronniers, soudeurs, ajusteurs -, STX serait bien moins opérationnels.
D'une façon plus générale, c'est un frein à la montée en gamme du "made in France". C'est un handicap face à nos concurrents allemands, suisses, suédois, canadiens ou italiens, dont les systèmes d'éducation et de formation sont mieux articulés et plus efficaces pour suivre les évolutions technologiques. Par ailleurs, ces carences éducatives font prospérer les idées politiques les plus simplistes alors que les problèmes de nos sociétés modernes sont de plus en plus complexes.
Finalement, les priorités à l'éducation n'auraient-elles pas si bien marché ? Il faut pondérer le constat. Nous sommes le pays où le décrochage scolaire est parmi les plus faible et où les enfants de parents peu diplômées s'en sortent mieux que la moyenne internationale. Ce sont des nuances. Elles sont importantes, mais n'effacent pas nos problèmes de fond.
Mauvaise passe pour Uber, qui a perdu 700 millions de dollars au premier trimestre.
05/20 à Anne Hidalgo et Valérie Pécresse qui, sur une bonne idée (mettre en valeur les hautes technologies), développent des labels et des manifestations mal coordonnées.
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